Genève: Uni Mail évacué par la police
La police a expulsé les étudiants qui occupaient Uni Mail
Tôt mardi matin, la police a évacué les derniers étudiants qui avaient décidé de rester dans la salle Uni Mail lundi soir.
La police est intervenue mardi à 5 heures du matin pour déloger les étudiants pro-palestiniens qui occupaient l’Université de Genève depuis près d’une semaine. Elle a évacué la cinquantaine de manifestants qui refusaient de partir.
« La police est là, il y a des contrôles d’identité et ils menottent les gens », ont prévenu les militants sur leur groupe Telegram. Entre 5h30 et 6h45, une douzaine de fourgons de police ont quitté le bâtiment universitaire, a constaté la « Tribune de Genève ». Les personnes à bord étaient soutenues vocalement par un groupe extérieur. L’intervention s’est terminée dans le calme peu avant 7 heures du matin.
Au même moment, dans le hall, des équipes de nettoyage étaient déjà actives. Les dizaines de drapeaux palestiniens qui ornaient la salle ont disparu. A l’ouverture, la sécurité privée présente exigeait toujours une carte d’étudiant pour entrer dans le bâtiment.
«Nous avons procédé à l’évacuation dès 5 heures du matin», confirme Aline Dard, porte-parole de la police cantonale. Elle ajoute que les personnes arrêtées seront interrogées dans les commissariats. Leur nombre exact n’est pas encore connu.
Une dizaine de personnes sont présentes devant le commissariat de la Gravière, où se trouvent des personnes interpellées, qui sont applaudies à leur libération.
Lundi soir, la décision d’attendre l’arrivée des forces de l’ordre avant de procéder à une éventuelle évacuation a été prise lors d’une assemblée générale à laquelle ont participé 150 étudiants. La presse n’a pas été autorisée à y assister.
Les slogans « nous sommes les enfants de Gaza » et « Palestine libre et libre » ont résonné à leur départ. Puis, en forme de baroud d’honneur, les mots « plus chaud, plus chaud, nous sommes plus chauds que le rectorat » ont résonné dans l’enceinte qui se vidait.
Au même moment, vers 23h15, les services de sécurité de l’Université ont menacé les personnes présentes, dont des journalistes, d’être dénoncées pour violation de propriété si elles restaient sur place. Un risque qui n’a pas impressionné le groupe d’une soixantaine de personnes, bien décidées à maintenir leur présence nocturne.
Plainte du rectorat
Plus tôt ce lundi, un plainte pour violation de domicile a en effet été déposé par le rectorat, annonçant la fin de la période de négociations dont toutes les parties avaient reconnu l’échec.
Dans un communiqué rendu public lundi après-midi, l’Université a déploré une « montée en puissance » du mouvement étudiant pro-palestinien. Selon le rectorat, l’interdiction d’accès aux étrangers n’était plus une mesure suffisante.
La conseillère d’État Anne Hiltpold, chargée de l’Instruction publique, a également soutenu l’idée d’une évacuation. Le magistrat du PLR a relevé lundi « les limites » du dialogue souhaité par l’alma mater. « Le conseiller d’Etat considère que cette situation d’occupation illicite n’a que trop duré et doit cesser », a alors indiqué un porte-parole. Les locaux doivent être évacués. »
Premier ultimatum ignoré
Le ton avait déjà commencé à se durcir en fin de journée dimanche à l’Université. Par mail, la rectrice de l’Université de Genève, Audrey Leuba, avait donné aux étudiants mobilisés depuis près d’une semaine un premier délai dimanche, 20 heures, pour cesser leur occupation. Un ultimatum resté sans conséquence au moins jusqu’à lundi soir.
Le soir, rassemblement suivi de discours et de concerts avait animé l’esplanade devant Uni Mail. Environ 400 personnes y ont participé en scandant des slogans. Des appels à la démission du recteur récemment nommé y avaient déjà été entendus, au milieu des huées et des sifflets.
Est-ce la fin du mouvement ? Rien est certain. Lors des interventions, un porte-parole du mouvement a affirmé que les étudiants des hautes écoles genevoises (HES-SO) « prendront le relais » en cas d’évacuation. Un appel à manifester à 9h30 devant Uni Mail « contre la répression » et « en solidarité avec la Palestine » a été lancé.
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