« Gena Rowlands a tout démoli, tout ringardisé, tout déclassé, tout en restant inimitable » – Libération
Verbatims
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Justine Triet, Jeanne Balibar, Nadia Tereszkiewicz, Léa Drucker… Plusieurs personnalités du cinéma français ont fait part à « Libération » de leurs réactions après la mort de l’actrice américaine mercredi 14 août, soulignant l’importance de son influence sur leur carrière.
« Gena Rowlands était une sainte, santa subito ! »
Isabelle Adjani, comédienne
« Quoi, Gena Rowlands est morte ? Soudain, le Père Noël ! S’il existe une mystique du drame, si nous pouvons tisser une religion autour de ce que nous, actrices, essayons de faire, alors Gena Rowlands était une sainte, pas la plus grande actrice, la meilleure, mais tout là-haut dans les sphères, dans le ciel, en pleine immanence aussi !
« S’il y a des actrices classiques, des actrices de la Renaissance, des actrices symbolistes, des actrices romantiques, des actrices minimalistes, des actrices impressionnistes, des actrices expressionnistes, des actrices cubistes ou des actrices abstraites, Gena Rowlands nous est venue de nulle part comme le tableau d’un Francis Bacon, et elle a tout foudroyé, tout ringardisé, tout déclassé, tout en restant inimitable ! Le jeu de Gena Rowlands, sublimé parce que porté, provoqué par le regard d’un Cassavetes follement amoureux, était en soi son alpha et son oméga.
« Elle est toujours ailleurs, en haut, en bas, sur les côtés et au milieu, et c’est fou comme toute cette puissance alchimique, ce baroque, cette trop, Cette emphase, comme si la vie n’était qu’exagérations, nous touche au cœur et au corps, individuellement, universellement. Gena a visé le cri pour mieux nous parler de passion, elle a visé le sourire pour mieux nous parler d’inspiration, elle a visé si juste ! Soudain, le Père Noël !
« Dans la version très revisitée deSoirée d’ouverture réalisé par Cyril Teste, j’ai joué en rendant hommage à Gena Row