ÔLa situation à Gaza pourrait être qualifiée d’intolérable si le monde entier ne la tolérait pas, activement ou passivement, pendant de trop longs mois. Sur l’ensemble de la France, le bilan humain s’élève déjà à plus d’un million de tués, dont quelque 400 000 enfants. Et ce bilan pourrait très bien doubler, voire tripler, en raison de la combinaison meurtrière entre la poursuite des bombardements, l’aggravation de la famine et la propagation d’épidémies au sein d’une population littéralement à bout de souffle.
Cette tragédie, qui s’aggrave de jour en jour, au vu et au su du monde entier, s’inscrit néanmoins dans la longue durée d’une triple impasse, israélienne, humanitaire et palestinienne, dans laquelle se trouvent les 2,3 millions de femmes et d’hommes de la bande de Gaza. enfermé pendant près de deux décennies.
L’impasse israélienne
Cette première impasse découle de la décision du Premier ministre israélien Ariel Sharon, en septembre 2005, de retirer l’armée israélienne et les colons de la bande de Gaza, après trente-huit ans d’occupation, sans aucune consultation avec l’Autorité palestinienne. de Mahmoud Abbas, élu quelques mois plus tôt. Ariel Sharon entendait par ce refus barrer la route à un éventuel Etat palestinien établi à la fois en Cisjordanie et à Gaza. L’enclave palestinienne a depuis été traitée par Israël uniquement sous l’angle de la sécurité de l’État juif, sans la moindre considération de la dynamique politique ou de la réalité humaine de Gaza.
Ce calcul à très courte vue a permis à Israël, lors des conflits successifs à Gaza, de maintenir un rapport très favorable de 1 pour 20, voire 100, entre ses pertes, majoritairement militaires, et les pertes palestiniennes, essentiellement civiles. Mais le blocus imposé à Gaza depuis juin 2007 a consolidé le contrôle du Hamas, jusqu’à la prise du pouvoir, dix ans plus tard, par les islamistes les plus extrémistes, responsables du carnage terroriste du 7 octobre 2023, au cours duquel 787 civils ont également été tués. ainsi que 376 soldats et policiers israéliens. L’offensive en cours a permis à Israël de rétablir son précédent taux de pertes, avec 245 soldats tués en cinq mois de combats, mais au prix de frappes massives et aveugles qui conduisent à la destruction de la bande de Gaza plutôt qu’à celle du Hamas.
L’impasse humanitaire
Cette deuxième impasse résulte du refus de la « communauté internationale », à savoir avant tout des États-Unis et de l’Union européenne, d’apporter une réponse politique au défi de Gaza, réduit à n’être qu’un problème humanitaire à gérer avec plus ou moins de moyens. générosité et efficacité.
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