Deux hauts responsables du Hamas ont affirmé mardi que le mouvement islamiste palestinien avait donné sa réponse officielle aux médiateurs égyptiens et qatariens concernant le plan de cessez-le-feu annoncé le 31 mai par Joe Biden, proposé selon lui par Israël. Ils n’ont toutefois pas indiqué si le mouvement acceptait ou non ce plan, mais ont appelé à un « arrêt total de l’agression » à Gaza.
« Le Hamas a officiellement transmis sa réponse aux médiateurs égyptiens et qataris concernant la proposition de cessez-le-feu israélienne annoncée par le président américain », a déclaré à l’AFP un haut responsable du Hamas, sous couvert d’anonymat. Un autre haut responsable du mouvement a confirmé que sa réponse avait été donnée.
« La réponse donne la priorité aux intérêts du peuple palestinien et souligne la nécessité d’un arrêt complet de l’agression en cours à Gaza », ont déclaré le Hamas et le Jihad islamique dans un communiqué commun, ajoutant qu’ils étaient prêts à « s’engager de manière positive pour parvenir à un accord ». un accord qui met fin à cette guerre.
Des « amendements » ajoutés par le Hamas
Selon une source proche des discussions à l’AFP, cette réponse contient « des amendements à la proposition israélienne », notamment « un calendrier pour un cessez-le-feu permanent et le retrait total des troupes israéliennes de la bande de Gaza », a indiqué cette source sous couvert d’anonymat. , ajoutant que les discussions se poursuivraient par l’intermédiaire des médiateurs qataris et égyptiens, en coordination avec les États-Unis.
Une réponse étudiée par Washington. « Nous avons reçu la réponse du Hamas au Qatar et à l’Egypte et nous l’examinons », a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, aux journalistes. a refusé de fournir des détails sur le contenu de la réponse du mouvement islamiste palestinien. « Je ne vais pas fournir de contexte ni de détails sur la réponse qui vient d’arriver et que notre équipe est en train d’évaluer, tout comme nos amis du Qatar et d’Egypte », a-t-il déclaré.
Lundi, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté, par 14 voix pour, avec abstention de la Russie, un projet de résolution américaine soutenant ce plan de cessez-le-feu à Gaza en trois phases. La résolution, qui affirme qu’Israël a « accepté » le plan, exhorte le Hamas « à l’accepter également et appelle les deux parties à en appliquer pleinement les termes, sans délai et sans conditions ». Le Hamas s’est contenté d’indiquer qu’il accueillait « favorablement » un certain nombre d’éléments de la résolution.
Dans le même temps, le secrétaire d’État américain Antony Blinken, en tournée diplomatique dans la région, a assuré mardi que le Premier ministre israélien avait « réaffirmé son engagement » en faveur d’un cessez-le-feu à Gaza.
« Tout le monde a dit oui sauf le Hamas », a réaffirmé le chef de la diplomatie américaine, laissant entendre que si le mouvement palestinien n’acceptait pas cette proposition, un échec serait « clairement » de sa responsabilité. Cependant, jusqu’à présent, Israël n’avait pas non plus formellement accepté la feuille de route pour un cessez-le-feu présentée par le président américain. Lundi dernier, Benjamin Netanyahu avait même jugé ce plan « incomplet », selon un porte-parole du gouvernement israélien.
Ce projet de trêve en trois phases, d’une quarantaine de jours chacune, a été présenté fin mai par le président américain Joe Biden, citant une proposition israélienne.
La première phase implique un cessez-le-feu total de six semaines, accompagné d’un retrait israélien des zones densément peuplées de la bande de Gaza. « Certains » otages israéliens – des femmes et des personnes âgées, blessés ou malades – seraient libérés, et certains corps seraient rendus à leurs familles. En échange, des centaines de prisonniers palestiniens seraient libérés.
La deuxième phase prévoit la fin de la guerre, le retour de tous les otages israéliens et le retrait de Tsahal du territoire de Gaza. Enfin, la troisième phase vise la reconstruction de Gaza, avec le soutien des États-Unis.