Gaza : le Hamas estime que les déclarations de Biden sur les otages sont « un revers » pour les négociations
Un pas de plus qui éloigne la bande de Gaza de la perspective d’un cessez-le-feu. Le Hamas a estimé dimanche que les déclarations faites la veille par le président américain Joe Biden sur les otages constituaient « un revers » pour les négociations en vue d’une trêve dans la bande de Gaza.
Joe Biden a estimé samedi qu’un cessez-le-feu était possible « demain » si les otages détenus dans la bande de Gaza depuis l’attaque du mouvement islamiste palestinien en Israël le 7 octobre étaient libérés. Plus de 250 personnes ont été kidnappées ce jour-là et 128 restent captives à Gaza, dont 36 seraient mortes, selon l’armée.
« Nous condamnons cette position du président américain, nous la considérons comme un recul par rapport aux résultats du dernier cycle de négociations », a indiqué le mouvement dans un communiqué.
Vendredi, le Hamas a déclaré qu’Israël avait « rejeté la proposition soumise par les médiateurs » de l’Egypte, du Qatar et des Etats-Unis, tandis que le mouvement islamiste palestinien l’avait « acceptée », après des négociations au Caire pour obtenir une trêve à Gaza. pour la libération des otages palestiniens et des prisonniers détenus par Israël.
Dimanche, le Hamas a également affirmé que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’était « empressé de faire dérailler » les négociations en attaquant Rafah, une ville du sud de la bande de Gaza qu’il considère comme le dernier bastion du Hamas.
« Guerre génocidaire »
Cette semaine, Israël a ignoré les avertissements internationaux en envoyant des chars et des troupes dans l’est de Rafah. Selon l’ONU, quelque 1,4 million de Palestiniens, pour la plupart déplacés par les bombardements et les combats israéliens, sont entassés à Rafah. Quelque 300 000 d’entre eux ont quitté les quartiers est de la ville après plusieurs ordres d’évacuation émis par Israël, selon l’armée.
Une offensive israélienne majeure à Rafah provoquerait « le chaos » et « l’anarchie », sans éliminer le Hamas, a prévenu dimanche le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, tout en reconnaissant que la guerre avait tué davantage de civils que de membres du mouvement palestinien. Le plan actuellement envisagé par Israël à Rafah « risque de causer d’énormes dégâts à la population civile sans résoudre le problème », a déclaré le secrétaire d’État sur NBC.
Le Hamas a également accusé dimanche le gouvernement israélien d' »intensifier ses massacres (…) dans diverses zones de la bande de Gaza » et de « réaffirmer sa volonté de poursuivre la guerre génocidaire à Gaza ».
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Le ministère de la Santé du Hamas a fait état dimanche d’un bilan de plus de 35 000 morts, pour la plupart des civils, dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste.
La guerre a éclaté le 7 octobre lorsque des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque sans précédent contre Israël, tuant plus de 1.170 personnes, pour la plupart des civils, selon un bilan de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes.