Il pourrait y avoir des dizaines de morts. Le Croissant-Rouge palestinien a annoncé dimanche qu’une frappe israélienne a fait un « grand nombre » de morts et de blessés dans une zone humanitaire désignée près de la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. L’armée israélienne a parlé d’une frappe « contre des cibles légitimes ».
« Les équipes d’ambulances du Croissant-Rouge palestinien transportent un grand nombre de martyrs et de blessés après que l’occupation (Israël) a ciblé les tentes de personnes déplacées près du siège des Nations Unies, au nord-ouest de Rafah », a indiqué le Croissant-Rouge sur X, ajoutant que « cet endroit avait été désignée par l’occupation israélienne comme zone humanitaire. Des images prises sur place par l’agence de presse Reuters montraient un lieu ravagé par les flammes.
Le ministère de la Santé du Hamas et le comité d’urgence du gouvernorat de Rafah ont également signalé une frappe contre un centre de déplacés près de Rafah, qui, selon eux, a fait des dizaines de morts et de blessés. Le bureau des médias du gouvernement du Hamas a rapporté vers 22h30 qu’au moins 30 personnes avaient été tuées et des dizaines d’autres blessées.
La Défense civile de Gaza a confirmé les frappes israéliennes sur cette zone, où vivent selon elle quelque 100 000 personnes déplacées. Selon la Défense civile, 50 personnes ont été tuées ou blessées.
« L’incident est en cours d’examen » par Tsahal
L’armée israélienne a affirmé dans la soirée avoir frappé « un complexe du Hamas à Rafah », où opéraient des « terroristes majeurs » de l’organisation islamiste palestinienne.
« La frappe a été menée contre des cibles légitimes au regard du droit international, en utilisant des munitions précises et sur la base de renseignements précis », a assuré l’armée sur Telegram, qui a ajouté avoir « au courant de rapports indiquant qu’à la suite de la frappe et l’incendie qui a suivi, plusieurs civils de la zone ont été blessés. « L’incident est en cours d’examen », a assuré l’armée israélienne.
La présidence palestinienne a déploré dimanche soir un « massacre atroce » commis par Israël.
Cette frappe est intervenue quelques heures après que l’armée israélienne a signalé le tir de huit roquettes depuis Rafah, qui ont déclenché des sirènes d’avertissement à Tel Aviv et dans le centre d’Israël pour la première fois depuis des mois.
Malgré un chœur de désapprobation internationale, l’armée israélienne a lancé le 7 mai des opérations dans cette ville du sud de la bande de Gaza pour détruire les derniers bataillons du Hamas, contre lequel elle est en guerre depuis près de huit mois.
La Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné vendredi à Israël de cesser immédiatement ses opérations dans cette ville d’où ont fui des centaines de milliers de personnes. Cependant, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est dit ce dimanche « fermement opposé » à la fin de la guerre.