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« Gagner de l’argent est attrayant » : pourquoi la génération Z investit plus en bourse que les autres

Ils sont encore étudiants, mais songent déjà à investir leur argent en bourse plutôt qu’à sortir dans les bars. La génération Z, ces jeunes de 18 à 26 ans, investissent plus et plus tôt que les autres générations grâce aux technologies et aux réseaux sociaux. Font-ils les bons choix ?

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Charles Frédette n’a que 22 ans et a déjà plus de 40 000$ investis en bourse. Lire des rapports financiers ou suivre les actualités économiques est une passion pour lui depuis l’âge de 10 ans.

« J’avais investi avec mon père dans une action que je possède toujours. Elle a rapporté +400% en 12 ans, dit-il. Cela m’a appris qu’on peut obtenir de belles récompenses quand on est patient. »

« Gagner de l’argent, c’est attrayant », affirme cet étudiant de HEC Montréal, qui planifie ses investissements à long terme afin de pouvoir un jour posséder une maison et se faire plaisir à la retraite, quitte à faire des sacrifices tôt dans la vie.

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« Je n’achète pas beaucoup de vêtements, je mange moins au restaurant, je ne joue pas au golf tous les jours pendant l’été. J’utilise cet argent pour investir en bourse », explique Charles Frédette.


Charles Frédette aime parcourir les rapports financiers des grandes entreprises, disponibles sur internet.

Photographie Axel Tardieu

Il n’est pas le seul de sa génération à penser ainsi. Les jeunes Canadiens investissent davantage et plus tôt que leurs aînés, selon une étude de l’organisme américain CFA Institute et FINRA, qui réglemente le courtage et le marché boursier aux États-Unis.

Sur la plateforme Investor’s Edge de la CIBC, la génération Z est celle qui connaît la plus forte croissance en termes de transactions. Cette tranche d’âge a connu « une croissance à trois chiffres de la valeur échangée », affirme Luka Marjanovic, directeur général de cette division de la CIBC.

« Avant, il fallait aller à la banque »

L’une des raisons, selon la plateforme Questrade, est la mise en place du compte d’épargne libre d’impôt pour les acheteurs d’une première maison (CELI) en avril 2023.

Mais c’est la technologie qui a joué un rôle. Investir est devenu plus facile, plus rapide et moins cher grâce aux courtiers en ligne et surtout aux plateformes disponibles sur les smartphones.

« C’est devenu beaucoup plus accessible », explique Patrick-Oumar Sy, un étudiant de 24 ans qui investit 15 % de ses revenus et possède déjà plus de 15 000 $ en bourse. « Avant, il fallait aller à la banque et payer beaucoup plus de frais. »


L’étudiant Patrick-Oumar Sy investit depuis 2020.

Photo Patrick-Oumar Sy

Comme plusieurs personnes de sa génération, il a commencé à investir pendant la pandémie en se tournant vers la plateforme Wealthsimple, qui séduit par sa simplicité d’utilisation, confirme Benjamin Croitoru, professeur agrégé de finance à l’Université McGill.

Au cours du dernier trimestre, près de 40 % des nouveaux clients qui ont rejoint Wealthsimple étaient de la génération Z, a déclaré la société dans un e-mail.

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Influencé par les réseaux sociaux

Une autre raison pour laquelle les jeunes investissent davantage est qu’ils ont accès à plus d’informations grâce aux médias sociaux. Pas moins de 82 % des Zoomers les consultent pour décider quoi faire de leurs investissements, selon les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM).

Sur YouTube, Instagram, TikTok, le choix est en effet illimité, aussi bien en français qu’en anglais.


YouTube propose beaucoup de contenu sur l’argent.

Photomontage

Ces habitudes des investisseurs indépendants ne sont pas sans risque, selon le professeur Benjamin Croitoru.

« N’importe qui peut écrire n’importe quoi sur n’importe quel sujet. Il y a aussi des effets de mode, des effets d’entraînement, qui peuvent être particulièrement dangereux », dit-il.

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Pour la première fois depuis 2006, les tendances en matière de fraude sont en hausse, selon le CSA, et les 18-24 ans sont particulièrement touchés.

Les investisseurs novices peuvent rapidement perdre leur argent en suivant des bulles spéculatives ou en étant victimes d’escroqueries.

Pour être mieux outillés, le professeur Benjamin Croitoru conseille aux jeunes d’apprendre d’abord les principes de base de la finance dans les livres afin de pouvoir « filtrer les informations trouvées en ligne ».

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