Gabriel dos Santos Araujo, star des poules, auteur d’un triplé époustouflant à Paris
FRANCK FIFE / AFP
Deux des mascottes préférées des Jeux Paralympiques de Paris 2024 sont sur cette photo. Mais l’une d’entre elles a déjà remporté deux médailles d’or… et ne compte pas s’arrêter là.
JEUX PARALYMPIQUES – Son objectif de trois médailles d’or à Paris a été atteint. Si la piscine olympique de Paris 2024 a souvent fait vibrer le public cet été, le nageur paralympique brésilien Gabriel dos Santos Araujo et son ambitieux rêve de triplé paralympique font certainement partie de ceux à qui l’on doit cette ambiance de feu.
À seulement 22 ans, le jeune para-athlète a commencé à briller jeudi dernier dans la piscine de Paris La Défense Arena, avec une course prodigieuse sur 100 m dos, avant d’enchaîner samedi avec une nouvelle médaille d’or sur 50 m dos. Une ultime discipline où il s’était déjà imposé à Tokyo en 2021. Et son triplé s’est concrétisé ce lundi 2 septembre après son succès sur 200 m nage libre, dans la catégorie S2.
Celui que le Brésil appelle « Gabrielzinho » (« petit Gabriel ») souffre de phocomélie, une malformation congénitale due à l’arrêt du développement d’un ou plusieurs membres pendant la grossesse. Résultat, la star des bassins de ces Jeux paralympiques 2024 est sans bras, mais a des jambes atrophiées qui lui permettent de marcher mais surtout de nager comme personne.
Déjà trois médailles à Tokyo
Après chaque victoire à Paris, c’est la même histoire. Comme à Tokyo il y a trois ans, Gabriel dos Santos Araujo célèbre chacune de ses médailles d’or par une célébration qui lui est propre. Le porte-drapeau de la délégation brésilienne pour ces Jeux paralympiques sait faire le spectacle, et le public ne s’y trompe pas.
» Gabrielzinho » Il a été poussé vers le sport et la natation par sa mère dès son plus jeune âge. Grâce à ses efforts, il savait déjà nager » à 4 ou 5 ans « , comme l’explique à l’AFP sa mère, Ineida Magda dos Santos.
Interviewé dans le récent documentaire Corps et âmeGabriel dos Santos Araujo révèle qu’il a échappé à la noyade à plusieurs reprises au cours de ses jeunes années de pratique dans les piscines. Et plus cela arrivait, plus j’avais envie d’apprendre à nager et de me dépasser. « , raconte-t-il. C’est finalement à 13 ans que le jeune Brésilien s’est retrouvé pour la première fois dans une compétition de natation, lors d’un tournoi scolaire. Pour l’anecdote, c’est un professeur qui l’avait inscrit en cachette, sans prévenir les parents du garçon. Résultat des courses ? Cinq médailles remportées. » Depuis, il n’a plus arrêté. »admet sa mère.
Sa carrière paralympique débute en fanfare aux Jeux de Tokyo, où il monte sur le podium à trois reprises, avec deux titres olympiques au 50 m dos S2 et au 200 m nage libre S2. Sans oublier une médaille d’argent au 100 m dos S2.
Une nage unique
Ce que sa mère appelait « don de Dieu » est finalement plus proche d’un « don de la nature « , à tel point que Gabriel dos Santos Araujo a su s’adapter aux contraintes de son corps pour en tirer le meilleur dans l’eau. Avec son entraîneur Fabio Pereira Antunes, il a mis au point une technique de nage qui pourrait rappeler celle d’un dauphin. Pour faire simple, il effectue des mouvements du bassin, en utilisant les » cœur « , ou les différents muscles de l’abdomen et de la poitrine.
Pour y parvenir, le jeune champion s’entraîne six fois par semaine, sans compter son entraînement hors de l’eau, basé sur des exercices de musculation. Le résultat ? Une domination quasi incontestable dans la catégorie S2, réservée aux athlètes présentant un handicap physique sévère. Dimanche 1er septembre, il a même terminé quatrième de la finale du 150 m quatre nages dans la catégorie S3, ce qui signifie que ses adversaires avaient un handicap légèrement moins sévère que lui. Pas de quoi effrayer le Brésilien, qui sera tout de même en lice dans cette catégorie pour le 50 m nage libre le 6 septembre.
Le succès de Gabriel dos Santos Araujo s’explique aussi par ses qualités de communicant, qui ont contribué à faire de lui l’un des chouchous des Jeux de Paris. Une joie communicative qui se traduit également par une popularité accrue sur les réseaux sociaux. Notamment Instagram, où il mêle enseignement, humour et quotidien d’un sportif de haut niveau pour près de 240 000 followers.
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