L’ancien Premier ministre a défendu son bilan et celui de son ministre de l’Économie, affirmant avoir pris des « décisions fortes » pour contenir la spirale du déficit public.
«Je trouve le procès médiatique (et) politique assez scandaleux» faite à Bruno Le Maire sur le dérapage du déficit. L’ancien Premier ministre Gabriel Attal a défendu son ministre de l’Économie lors d’une audition au Sénat ce vendredi 8 novembre, dans le cadre d’une mission d’information sur les dérives des comptes publics. Il s’est particulièrement félicité du« Obsession de sortir la France de la dette » ce que, selon lui, Bruno Le Maire a démontré lors de ses années à la tête de Bercy.
Lui-même interrogé la veille, l’ancien ministre de l’Économie avait réfuté jeudi tout « erreur » Ou « dissimulation » face à la dégradation importante des finances publiques françaises, et a assuré que le gouvernement actuel aurait pu les limiter à 5,5% pour 2024 (au lieu de 6,1%) en prenant les mesures qu’il a laissées sur la table à son départ. Le déficit public attendu est très loin des 4,4% du PIB prévus pour l’automne 2023 et des 5,1% prévus pour le printemps après réévaluation par le précédent exécutif. Il ne tomberait qu’en dessous des 3 % du PIB autorisés par l’UE en 2029, faisant de la France un mauvais élève européen.
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« Nous avons pris des décisions fortes »
Comme Bruno Le Maire, Gabriel Attal a salué le « des décisions fortes » prise lors de son passage à Matignon pour endiguer le dérapage budgétaire. « Nous avons eu des alertes (sur la dégradation des finances publiques de la France, NDLR) et nous avons pris, je crois, des décisions fortes », a déclaré l’ancien chef du gouvernement. Nous avons révisé les prévisions de croissance, nous avons augmenté l’objectif de déficit, nous avons décidé de réaliser 20 milliards d’euros d’économies au cours de l’année et nous avons préparé un budget de l’État avec 15 milliards d’euros d’économies.»
« Je ne crois pas que dans le passé, sur une période aussi courte, un gouvernement ait identifié et osé réaliser autant d’économies »il a insisté, croyant avoir « une grande conscience de la tension sur nos finances publiques » quand il était rue de Varenne.
Élisabeth Borne auditionnée le 15 novembre
Ce dérapage du déficit a suscité des interrogations sur la fiabilité des prévisions de la précédente majorité macroniste. Le Sénat, dont la majorité droite et centre était dans l’opposition jusqu’à la nomination de Michel Barnier à Matignon, s’était montré très offensif ces dernières années contre Bercy et Bruno Le Maire, régulièrement accusés « manque de sincérité » Et « opacité » envers le Parlement.
Le Sénat doit également entendre le prédécesseur de Gabriel Attal, Elisabeth Borne, le 15 novembre. La chambre haute examinera à partir de la semaine prochaine le projet de budget 2025 et le « 60 milliards » d’euros d’épargne qu’il envisage.