Gabriel Attal, le Premier ministre démissionnaire, propose de maintenir le même niveau de crédits de l’Etat pour 2025, à 492 milliards d’euros. Cette première proposition budgétaire, loin des baisses annoncées par Bruno Le Maire, nécessitera tout de même de réaliser des économies pour absorber la hausse de l’inflation.
Le gouvernement sortant a reconduit le montant des crédits de l’Etat pour 2025, à 492 milliards d’euros, a indiqué mardi Matignon, tandis que la prochaine équipe, qui n’a pas encore été nommée par Emmanuel Macron, n’aura que quelques semaines pour préparer le budget 2025.
« La principale préoccupation du Premier ministre Gabriel Attal, qui a remis mardi les lettres de plafond aux ministères, « est que le gouvernement qui lui succède ait les moyens de présenter un budget dans les délais prévus par les lois organiques », a-t-on expliqué rue de Varenne, sans reprendre les baisses suggérées par le ministre de l’Economie Bruno Le Maire.
492 milliards d’euros de crédits d’Etat, « c’est ce qu’il y avait dans la loi de finances 2024 et c’est ce qui est reproduit dans les lettres de plafond qui pourraient servir de base à la loi de finances 2025 », a ajouté la même source.
Responsabilité et respect absolu des urnes
Matignon promeut un « budget réversible, qui permette à la France de se doter d’un budget dans les délais mais qui permettra aussi au prochain gouvernement de faire ses propres choix sur la base de ce qui a été préparé et transmis aux ministères ».
La copie poursuit « deux objectifs » : la « responsabilité » du Premier ministre qui « va au bout de son devoir en évitant le mur budgétaire » et « le respect absolu des urnes », insiste la même source. Fin juillet, Bruno Le Maire avait indiqué qu’il ferait des propositions de coupes « significatives », d’un montant de 5 milliards d’euros, afin d’assurer le redressement des finances publiques.
Emmanuel Macron, qui rencontrera à partir de vendredi différents responsables politiques et parlementaires, n’a toujours pas nommé de nouveau Premier ministre, six semaines après les législatives et 35 jours après avoir accepté la démission du gouvernement de Gabriel Attal, resté en place pour gérer les affaires courantes.
Un texte à remettre au plus tard le premier mardi d’octobre
Toutefois, le projet de loi de finances annuel (PLF), qui doit être adopté et promulgué avant le 1er janvier, doit être déposé au Parlement au plus tard le premier mardi d’octobre, soit cette année le 1er octobre.
Ce texte, dont l’adoption s’annonce très délicate dans le contexte d’absence de majorité à l’Assemblée nationale, doit également être préalablement présenté au Conseil des ministres et avoir reçu les avis du Haut Conseil des finances publiques et du Conseil d’Etat.
S’il est « trop tôt » pour annoncer une prévision de déficit pour 2025 – le dernier du gouvernement était de 4,1% -, cette précopie budgétaire s’inscrit dans « une trajectoire qui permet de respecter les 3% en 2027 », insiste Matignon. Pour assurer ce budget « à valeur zéro », c’est-à-dire reconduit sans augmentation, « les budgets (des ministères) seront stables et devront absorber la hausse de l’inflation, et des économies seront faites, notamment sur le budget du travail et de l’emploi, car nous avons une baisse du chômage et parce que des systèmes pourraient être réformés, comme ceux de l’apprentissage qui représentent aussi plus de vingt milliards et feront l’objet d’une réforme pour les rendre plus efficaces et plus économiques », explique-t-on rue de Varenne.
Côté économies budgétaires, un budget stable avec une hypothèse d’inflation de 2% « représente une dizaine de milliards d’économies nécessaires pour les ministères ».
La France, qui comme six autres pays est visée par une procédure de l’Union européenne pour déficit excessif, doit également présenter d’ici le 20 septembre son plan à moyen terme pour se remettre sur les rails.