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Gabriel Attal malmène Jordan Bardella lors d’un débat au sommet

La tête de liste RN aux élections européennes, Jordan Bardella, et le Premier ministre, Gabriel Attal, sur le plateau de France 2, le 23 mai 2024.

Les débats au sommet de la vie politique française de ces dernières années obéissent à une règle simple : un lépéniste et un macroniste débattent pendant quatre-vingt-dix minutes ou plus, et au final, c’est toujours le macroniste qui gagne. Jeudi 23 mai sur France 2, Gabriel Attal a mis Jordan Bardella en difficulté comme rarement, lors d’un échange sur les questions européennes qui a vu le Premier ministre se comporter comme un candidat, et le candidat lépéniste rester sur la défensive.

D’un côté, un chef de gouvernement, contraint d’entrer dans l’arène pour tenter de sauver une campagne électorale européenne, et une tête de liste, Valérie Hayer, en très mauvaise posture. De l’autre, un candidat du Rassemblement national (RN) en apesanteur dans les sondages, soucieux d’éviter la moindre erreur. Et de chaque côté, deux camps déterminés à entretenir un duel permettant la privatisation de la vie politique française, et deux hommes dont le jeune âge – respectivement 35 et 28 ans – ne restreint pas leurs ambitions.

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Il s’agissait du huitième face-à-face entre Gabriel Attal et Jordan Bardella, sans doute le plus scruté de tous, chargé d’enjeux plus que personnels immédiats, alors que les sondages donnent une avance confortable au candidat d’extrême droite à l’approche des élections de juin. 9 voix. Le premier a tenté d’accrocher à sa ceinture le scalp du rival de sa génération, et a probablement réussi. Le second voulait éviter les faux pas et tout élan d’arrogance : le prix à payer était de ne jamais pouvoir présenter ses arguments et de rester impassible lorsque la grêle tombait.

L’eurodéputé RN, qui avait survolé le débat face à sa rivale Valérie Hayer un mois plus tôt et avait déjà mis en difficulté des ministres macronistes, s’est cette fois laissé imposer le rythme et les moments forts du duel. Il a également été jugé à défaut sur le fond et, surtout, n’a jamais fait douter son adversaire, sur le visage duquel un sourire narquois apparaissait au fil de la soirée.

L’interrogatoire du professeur envers son élève se transforme en blâme

Dès le premier thème, consacré aux questions économiques, le Premier ministre a inauguré quelle serait sa stratégie tout au long du débat : interroger Jordan Bardella sur son programme afin d’en mettre en lumière les contradictions. Gabriel Attal s’en est ainsi pris à l’une des principales mesures du parti d’extrême droite, à savoir « priorité nationale dans le marché unique en matière de marchés publics »rappelant qu’il s’agissait déjà d’une proposition « porté par Jean-Marie Le Pen »afin de mieux réinscrire son adversaire dans l’histoire de son parti.

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Cammile Bussière

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