Gabriel Attal a précisé, dans un entretien à la « Tribune Dimanche », que le gouvernement allait prendre un décret le 1er juillet pour que la réforme « puisse entrer en vigueur le 1er décembre ».
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Les règles d’indemnisation de l’assurance chômage seront durcies à partir du 1er décembre, a confirmé Gabriel Attal dans un entretien publié dans La Tribune dimanchedimanche 26 mai. L’objectif, selon le Premier ministre : « Vers le plein emploi » Et «valoriser encore plus le travail».
Ainsi, la durée d’indemnisation sera réduite à 15 mois « dans les conditions actuelles », c’est-à-dire si le taux de chômage reste inférieur à 9 %, pour les chômeurs de moins de 57 ans. Et il faudra avoir travaillé 8 mois sur les 20 derniers mois pour être indemnisé, contre 6 mois sur les 24 derniers mois actuellement, a précisé le chef du gouvernement. Ces éléments confirment les idées données cette semaine aux partenaires sociaux par la ministre du Travail, Catherine Vautrin.
Gabriel Attal a précisé que le gouvernement allait prendre un décret le 1er juillet pour que la réforme «peut entrer en vigueur le 1er décembre». Changer les règles d’indemnisation nécessite une mise à jour des systèmes d’information de France Travail (anciennement Pôle Emploi) qui ne peut se faire du jour au lendemain.
Le Premier ministre a également confirmé la création d’un « prime emploi senior ». Grâce à cette mesure, « un senior au chômage qui reprend un emploi moins bien rémunéré que son emploi précédent pourra cumuler son nouveau salaire avec son allocation chômage » et « retrouvera ainsi son salaire initial pendant un an », a expliqué le locataire de Matignon. Les syndicats avaient indiqué que les salaires seraient ainsi indemnisés à hauteur de 3 000 euros. Il souhaitait également créer un « indices seniors » et étudier la création d’un « CDI senior ».
Le système de bonus malus sur les contrats courts, critiqué par les employeurs et aujourd’hui limité à sept secteurs d’activité, fera l’objet d’un examen sur « la possibilité de la prolonger en fonction de l’évaluation à réaliser ». « Je charge Catherine Vautrin de mener une concertation pour identifier les secteurs qui auront vocation à entrer dans ce dispositif et à quel rythme », a détaillé le chef du gouvernement. Reçu par le ministre du Travail cette semaine, le président du Medef Patrick Martin a affiché son « soutien à la réforme » tout en disant qu’il est opposé «à une généralisation voire une simple extension du bonus malus».
Enfin, le Premier ministre a confirmé l’ajout d’un nouveau seuil pour réduire la durée d’indemnisation, déjà réduite de 25% depuis février 2023, voire plus si le taux de chômage descend en dessous de 6,5%. Il n’a toutefois pas précisé combien. La CGT avait indiqué que cette durée serait dans ce cas réduite de 15 points de pourcentage supplémentaires, soit 40 %, ce qui la ramènerait à 12 mois.
« Pour préparer le rebond économique de 2025 que prédisent les prévisionnistes, j’espère que les règles seront encore plus encourageantes lorsque la croissance reprendra et que le taux de chômage diminuera », plaide Gabriel Attal. Pour le Premier ministre, « il ne s’agit pas d’une réforme de l’économie, mais de la prospérité et de l’activité ». « Le gain se mesurera par un plus grand nombre de Français qui travailleront. Et donc plus de financement pour notre système« , a-t-il assuré.
Selon le ministère du Travail, le gouvernement attend 3,6 milliards d’euros d’économies grâce à la réforme et prévoit une augmentation « à partir de 90 000 le nombre de personnes ayant un emploi ». Un durcissement de la condition d’affiliation générerait à lui seul 2,8 milliards d’économies, selon la CGT.
« C’est vraiment une mesure anti-jeunes » a réagi Denis Gravouil, le négociateur sur l’assurance chômage à la centrale de Montreuil de la CGT, pour qui l’absence de décision de prolongation du bonus malus montre que « le gouvernement est totalement aligné sur les intérêts des employeurs ». Il juge que la réforme est « criminel »citant des études sur la santé des chômeurs et de leur entourage qui montrent « Le taux de suicide des chômeurs en fin de droits est deux fois plus élevé que parmi la population occupée ».
« L’objectif n’est pas l’incitation, le retour à l’emploi, puisqu’il n’y a aucun lien avec le fait de réduire les droits à ce point », a estimé pour sa part Olivier Guivarch de la CFDT. Pour le négociateur syndical, cela « confirme que l’objectif était financier ». Au gouvernement « Ils partent d’une somme qu’ils doivent trouver et ils regardent quelles mesures peuvent produire cette réduction des dépenses assez rapidement » au risque de« obliger certaines personnes à accepter des emplois de mauvaise qualité, des contrats courts, des emplois multiples » pour en sortir.