Gabriel Attal a déjà une préférence pour la réforme mais laisse les options ouvertes
SÉBASTIEN BOZON / AFP
Gabriel Attal a mandaté la ministre du Travail Catherine Vautrin pour conduire les négociations sur l’assurance chômage mais le Premier ministre a indiqué jeudi 18 avril sur BFMTV quelle voie de réforme il préférait.
JOB – Un parmi d’autres, mais qui a quand même sa préférence. Le Premier ministre Gabriel Attal était sur BFMTV ce jeudi 18 avril au soir, pour assurer le SAV de ses annonces sur les mineurs. Mais pas seulement. En plus de préciser sa réflexion sur le collège de 8h à 18h, le chef du gouvernement a également été interrogé sur sa prochaine réforme de l’assurance chômage.
L’occasion de rappeler qu’il a trois leviers possibles dans son sac : la durée d’indemnisation, le niveau d’indemnisation, mais aussi les conditions d’affiliation pour percevoir le chômage. Petite surprise ce jeudi soir, Gabriel Attal a expliqué en plateau que c’était cette dernière option qui était sa préférence.
» Il y a un système qui s’organise pour la multiplication des petits contrats, des contrats courts, entre lesquels on bénéficie du chômage. « Je travaille quelques mois, je suis au chômage quelques mois, je travaille encore quelques mois, je suis au chômage. C’est plutôt ça que je veux travailler, donc c’est plus sur les conditions d’affiliation », a-t-il déclaré.
Travailler plus longtemps pour percevoir le chômage
En sous-texte, cela impliquerait donc des conditions d’accès plus difficiles à l’allocation de retour à l’emploi (ARE). Actuellement, pour en bénéficier, vous devez avoir travaillé au moins 130 jours ou 910 heures, soit environ 6 mois, pas nécessairement de façon continue, au cours des 24 derniers mois. Cette règle est étendue à 6 mois sur les 36 derniers mois pour les plus de 53 ans, afin de prendre en compte les difficultés rencontrées par les seniors pour retrouver un emploi.
Ce n’est pas le régime le plus vendu en Europe, la France étant par exemple derrière l’Italie, l’Espagne ou la Finlande, comme le montre ce graphique de l’Unédic ci-dessous.
Sur le plateau de TF1 en mars dernier, au moment d’évoquer sa réforme de l’assurance chômage, Gabriel Attal avançait deux pistes pour influer sur les conditions d’affiliation : « Aujourd’hui, c’est 6 mois sur les deux dernières années. Ici aussi, on peut imaginer que l’un ou l’autre dise qu’il faut travailler davantage au cours des 24 derniers mois. Ou alors disons que les 6 mois s’évaluent sur une période plus courte, qui n’est plus 24 mois mais par exemple 18 mois « .
D’autres pistes encore sur la table
Le Premier ministre n’a pas encore évoqué les autres petits détails qui conditionnent l’accès à l’ARE, comme le calcul des jours travaillés, ou un renforcement des contrôles. Sur BFMTV, il a néanmoins rappelé que les deux autres pistes de réforme, que sont la durée de versement des indemnités et le montant de l’indemnité, restent sur la table des négociations.
Outre les partenaires sociaux, le locataire de Matignon pourrait être amené à ferrailler avec Bercy. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a plaidé fin mars pour une réforme qui affecterait la durée d’indemnisation et permettrait de réaliser plus rapidement des économies. Depuis la réforme de 2023, il est passé de 24 à 18 mois.
Gabriel Attal a en tout cas mandaté Christine Vautrin, ministre de la Santé et du Travail, pour organiser une concertation, dans les prochaines semaines, avec les partenaires sociaux pour avancer sur la réforme. Rien pour les rassurer. Invitée de franceinfo ce vendredi matin, la secrétaire générale de la CFDT Marilyse Léon a accusé le gouvernement de vouloir « faire les poches des chômeurs » pour combler le déficit.
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