L’entreprise aveyronnaise, huitième tôlerie française, semble avoir de l’avenir
C’est l’un des joyaux de l’économie aveyronnaise. Implantée à Lioujas et Anglars-Saint-Félix, on serait tenté de dire que l’entreprise laser ATS, spécialiste de la tôlerie industrielle, connaît une croissance exponentielle. « Nous enregistrons presque chaque année une augmentation à deux chiffres de notre chiffre d’affaires »va dans ce sens Damien Boulanger, directeur général.
Au point qu’aujourd’hui, cela « petite PME »comme l’appelle affectueusement son fondateur et président Pascal Tournié, enregistre près de 25 millions d’euros de chiffre d’affaires et emploie 130 personnes sur ses deux sites.
Et évidemment, ce n’est qu’un début pour cette entreprise fondée en 2008. Aujourd’hui huitième tôlerie française, elle envisage, avec la création d’une usine à Olemps, dans la région de Malan, d’embaucher 70 personnes pour un projet de 16 millions d’euros ( lire ailleurs).
25 M€ de CA annuel
C’est cette ambition qui l’a amenée à être, aux côtés de six autres entreprises aveyronnaises, lauréates du plan d’investissement gouvernemental France 2030, qui va octroyer plusieurs millions d’euros à ATS pour mener à bien son projet.
Car l’activité est formidable pour cela et dans de nombreux secteurs comme l’armement, le bâtiment, l’énergie ou l’agriculture par exemple. « Notre stratégie commerciale est multisectorielle. Nous avons aussi une vraie diversité de clients », explique Pascal Tournié. Il y en a en réalité 1 700. Que ce soit pour de grands marchés, ou des relations à plus petite échelle, mais historiques, comme avec la fabrication des couteaux Laguiole.
Une réputation qui repose avant tout sur les équipements dont dispose ATS. Spécialiste de la découpe, notamment via laser, pliage ou soudure, elle transforme 10 000 tonnes de métal chaque année. Et s’appuie sur des machines de haute technologie, fabriquées par la société allemande spécialisée Trumpf. « Nous renouvelons notre flotte environ tous les cinq ans. Ce sont des investissements lourds, mais les nouvelles pièces sont à chaque fois plus performantes et optimales »assure le fondateur.
De quoi incarner l’industrie dite 4.0 à la manière aveyronnaise, ce concept évoquant une potentielle quatrième révolution industrielle, basée sur la puissance des machines intelligentes et autonomes, tout le concept de la future usine de Malan.
Une usine ultramoderne à Malan
C’est un projet gigantesque. D’abord en termes d’investissement, représentant 16 millions d’euros, mais aussi en termes de technologies. En 2026, ATS laser quittera son site historique basé sur la commune de La Loubière pour migrer vers Olemps et la zone de Malan (le site d’Anglars-Saint-Félix sera retenu), où l’attend une usine de 10 000 m² (contre 4 000 actuellement).
La première pierre de cet édifice de 200 m de long sera posée en juin prochain. Et les ambitions sont grandes. La chaîne de production linéaire, avec un renouvellement complet du parc machines, permettra d’optimiser le rendement et de réduire la pénibilité des salariés. Une nouvelle cellule robotisée sera créée notamment pour gérer les pièces lourdes. Sur le toit, des panneaux solaires alimenteront l’usine pendant un mois et demi. Le matériel déposé à l’extérieur de l’usine sera directement manipulé par les machines, sans même l’intervention d’un quelconque magasinier.
Un projet d’envergure qui devrait permettre à l’entreprise de grandir. L’embauche de 70 salariés est prévue, avec l’accueil à terme de 200 salariés. Une réussite économique saluée par l’Etat. L’entreprise fait partie des 7 lauréats Aveyronnais du plan France 2030, et bénéficiera de plusieurs millions d’euros. « Cela devrait représenter 20 % de l’investissement », annonce Pascal Tournié. Soit environ 3 millions d’euros. De même, Rodez Agglo subventionne cette implantation sur son territoire à hauteur de 360 000 €.