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Fusions et acquisitions : les fonds de private equity prêts à payer plus

Les années grises sont terminées pour le private equity européen. Une fois de plus, les fonds sont prêts à sortir le chéquier. Selon Pitchbook, ils valorisent désormais leurs cibles à un peu plus de douze ans d’EBITDA (12,1 fois le résultat opérationnel) au lieu de dix ans en 2023 (10,2 fois le résultat opérationnel). « Les multiples se sont à nouveau redressés suite à l’assouplissement monétaire et aux attentes de croissance. L’environnement s’oriente à nouveau vers un marché vendeur », note le fournisseur de données.

La tendance ne se limite pas aux mégadeals. Le prix des PME de la zone euro a lui aussi légèrement augmenté. Après un recul de 9,4 fois à 9,1 fois entre décembre et mars, le multiple payé par les fonds a atteint 9,3 fois à la fin du deuxième trimestre, selon l’indice Argos. Une hausse qui s’explique notamment par le rebond des acquisitions financées par dette (LBO).

Derrière la reprise, « le marché reste très polarisé, observe François Jerphagnon, membre du comité exécutif d’Ardian et du conseil d’administration d’Ardian France, en charge du pôle mid-cap de la société d’investissement. Sur les très bons actifs, les prix ne baissent pas, et les processus s’accélèrent même encore plus. »

Différences de prix importantes

En revanche, de manière opportuniste, les fonds proposent leur prix le plus bas aux autres, observe l’indice Argos. Ainsi, jamais les écarts de prix n’ont été aussi importants depuis 2018. Les offres supérieures à 15 fois l’EBITDA et celles inférieures à 7 fois l’EBITDA ont pesé près de la moitié des transactions signées au deuxième trimestre.

Contrairement aux fonds, les acheteurs industriels sont restés très prudents, avec des prix qui ne dépassaient pas en moyenne 8,7 fois l’EBITDA. Ils recherchent essentiellement des opportunités à faible coût pour générer des synergies, note Argos.

Les entreprises européennes se valorisent sur plus de douze ans de leurs résultats d'exploitation, comme en 2022, selon Pitchbook.

Les entreprises européennes se valorisent sur plus de douze ans de leurs résultats d’exploitation, comme en 2022, selon Pitchbook.Livre de présentation des Argos

En tout cas, en France, « à ce jour, l’environnement politique n’a pas eu d’effet majeur sur les prix ou les conditions de financement », note François Jerphagnon.

Témoin, le spécialiste français des logiciels Orisha est sur le point d’être vendu au fonds américain Francisco Partners pour 1,8 milliard d’euros, soit pas moins de 20 fois son EBITDA. Et pourtant, son activité, très centrée sur les entreprises de taille moyenne, est réalisée à 70-80% en France. Autre exemple, la division santé grand public que Sanofi veut vendre jusqu’à 17 fois son EBITDA.

Globalement, Louis Godron, associé gérant d’Argos Wityu, estime qu’il n’y a pas de « désavantage France ». « La probabilité de politiques extrêmes est aujourd’hui faible, il n’y a plus d’inquiétude majeure. Les PME sont par nature plutôt protégées, contrairement aux grandes multinationales dans ce type de contexte ». « Il n’y a pas de raison que le marché français soit perdant par rapport à l’Italie ou au Royaume-Uni », juge-t-il.

Les fonds sont prêts à payer plus pour leur cible que les fabricants, selon l'indice Argos.

Les fonds sont prêts à payer plus pour leur cible que les fabricants, selon l’indice Argos.Livre de présentation des Argos

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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