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Fusillades, harcèlement… deux experts de l’ONU dénoncent les pressions israéliennes contre les journalistes en Cisjordanie

Un journaliste portant un gilet pare-balles avec le hashtag en arabe
JAAFAR ASHTIYEH / AFP Un journaliste portant un gilet pare-balles avec le hashtag en arabe « #Shireen Abu Akleh » prend une photo à l’intérieur d’une maison qui a été incendiée lors d’un raid militaire israélien dans la ville de Jénine en Cisjordanie, le 13 mai 2022.

JAAFAR ASHTIYEH / AFP

Un journaliste portant un gilet pare-balles avec le hashtag en arabe « #Shireen Abu Akleh » prend une photo à l’intérieur d’une maison qui a été incendiée lors d’un raid militaire israélien dans la ville de Jénine en Cisjordanie, le 13 mai 2022.

INTERNATIONAL – Un danger permanent. Dans un communiqué publié ce jeudi 12 septembre, deux experts de l’ONU dénoncent les pressions exercées sur les journalistes par les forces israéliennes en Cisjordanie occupée. Ils évoquent des attaques, notamment récentes, impliquant des balles réelles.

« Nous dénonçons fermement les attaques et le harcèlement des journalistes en Cisjordanie illégalement occupée, qui ne sont rien d’autre que des tentatives grossières de l’armée israélienne pour empêcher la couverture indépendante d’éventuels crimes de guerre. »écrivent dans une déclaration les deux experts, mandatés par le Conseil des droits de l’homme mais qui ne parlent pas au nom de l’ONU.

Irene Khan, rapporteuse spéciale sur la liberté d’opinion et d’expression, et Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations Unies pour les territoires palestiniens, ont souligné au moins trois incidents survenus en septembre, à Jénine et à Tulkarem : « Les forces de sécurité israéliennes ont tiré à balles réelles sur des journalistes ou leurs véhicules alors qu’ils couvraient des opérations militaires et des victimes civiles ».

L’AFP a été témoin d’un incident similaire le 3 septembre près de Jénine. Au moins quatre journalistes ont été blessés, même si plusieurs d’entre eux portaient des vestes de presse clairement marquées, précise le communiqué.

« Une violation flagrante du droit international »

« Il est profondément troublant de voir les soldats israéliens en Cisjordanie afficher le même mépris pour la sécurité des journalistes qu’à Gaza, en violation flagrante du droit international. »écrivent les experts.

« Les médias étrangers continuent de se voir refuser l’accès à Gaza et leur sécurité en Cisjordanie est désormais également gravement menacée, ce qui entrave sérieusement leur travail journalistique. »C’est ce que disent également Mme Khan et Mme Albanese. Cette dernière est l’une des critiques les plus virulentes des autorités israéliennes, qui lui retournent la critique.

Depuis octobre 2023, au moins 29 journalistes ont été détenus par les forces israéliennes en Cisjordanie occupée, et trois par l’Autorité palestinienne, précise le communiqué, indiquant que plusieurs d’entre eux restent en détention administrative.

Les cas de journalistes, y compris de femmes journalistes, soumis à des mauvais traitements pendant leur détention en Israël, notamment des violences sexuelles et sexistes, ont été bien documentés, affirment les experts.

Depuis le début de la guerre le 7 octobre dans la bande de Gaza entre l’armée israélienne et le Hamas, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien, les violences entre Palestiniens d’un côté, et l’armée et les colons israéliens de l’autre, se sont intensifiées en Cisjordanie, occupée par Israël depuis 1967.

Au moins 665 Palestiniens y ont été tués par des tirs de soldats ou de colons israéliens, selon les données du ministère palestinien de la Santé, et au moins 24 Israéliens, dont des soldats, y sont morts dans des attaques palestiniennes ou lors d’opérations militaires, selon les données officielles israéliennes.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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