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fureur en Israël contre la pression de Washington


CONTREIl ne s’agit plus d’une guerre en coulisses, entre échanges de remarques désobligeantes et d’avertissements de chacun des protagonistes comme : « Retiens-moi ou je ferai un malheur. » » Cette fois, les divergences entre Washington et Jérusalem sont exposées. Un bras de fer public qui a pris toute sa mesure avec l’avertissement lancé par Joe Biden sur CNN : « Nous ne soutiendrons pas Israël et nous gelerons nos livraisons d’armes offensives si Israël lance une offensive majeure sur Rafah. »

Comme on pouvait s’y attendre, cette menace a provoqué un véritable tollé au sein de la coalition gouvernementale en Israël. Cela va du ministre des Affaires étrangères Israël Katz, qui, dans un message sur X, a écrit « Israël continuera à combattre le Hamas jusqu’à sa destruction » à un autre message signé, cette fois, par Itamar Ben-Gvir, le ministre de la Sécurité nationale, au chef du parti kahaniste « Pouvoir juif ». Il écrit : « Biden aime le Hamas. » Le « j’aime » remplacé par un cœur. Pas en reste, mais dans un autre style, le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, leader du parti « Sionisme religieux », soutien messianique et indéfectible de la colonisation, a immédiatement réagi : « Nous devons continuer cette guerre jusqu’à la victoire malgré, et pour dans une certaine mesure, précisément à cause de l’opposition de l’administration Biden. Nous n’avons tout simplement pas d’autre choix. »

Biden comparé à Chamberlain

Bref, voilà Joe Biden renvoyé dans les cordes et décrit aujourd’hui par un autre ministre, également issu du parti suprémaciste juif « Pouvoir juif », comme étant à nouveau Chamberlain. Cela n’est bien sûr pas sans rappeler les accords de Munich de 1938, lorsque le Premier ministre britannique abandonna la Tchécoslovaquie à Hitler. Pour le ministre du Patrimoine, Amichay Eliahu, « comme lui, Joe Biden connaîtra à la fois le déshonneur et la guerre ».

LIRE AUSSI Gaza : Biden suspendra la livraison de bombes et d’obus si Israël attaque RafahQuant à Benjamin Netanyahu, il a reposté sur « X » son discours lors de la cérémonie du souvenir à Yad Vashem qui ouvre la journée de commémoration de la Shoah. En hébreu mais aussi en anglais, dans un message visiblement adressé au président américain ce dimanche, il a déclaré : « Si nous sommes obligés de combattre seuls, nous le ferons et nous continuerons de frapper nos ennemis jusqu’à la victoire. » En effet, depuis des mois, le Premier ministre israélien ne cesse de répéter que l’offensive sur Rafah aura lieu quoi qu’il arrive. Et ce jeudi soir, un journaliste proche de la famille Netanyahu l’a répété, citant une source politique importante : « nous mènerons l’opération à Rafah. Biden sacrifie Israël à des fins électorales. »

Qui pour superviser le poste frontière de Rafah ?

Les responsables américains, très inquiets d’une nouvelle opération israélienne dans le sud de la bande de Gaza, continuent d’exiger des dirigeants israéliens un plan global d’offensive et surtout les mesures que l’armée israélienne entend prendre pour limiter au maximum les pertes civiles, avec , entre autres, des détails sur l’évacuation des réfugiés vers une zone humanitaire. Il faut rappeler qu’actuellement un million deux cent mille personnes sont massées à Rafah.

Au moment de la rédaction de cet article, l’opération à Rafah est limitée. Les chars et l’infanterie israéliens ont effectué une incursion de 3,5 km jusqu’au point de passage palestinien du poste frontière avec l’Égypte. Il y a 48 heures, Tsahal a demandé à 100 000 Gazaouis d’un quartier voisin, à travers des tracts et des messages sur smartphone, de se diriger vers le camp humanitaire Moassi installé sur la côte à l’ouest de Khan Younes. Un appel qui semble avoir été largement suivi.

LIRE AUSSI Cessez-le-feu : poker tragique à GazaLa grande question concerne l’identité de l’organisation qui fera fonctionner le poste frontière du côté palestinien. Selon le quotidien Haaretz, les Israéliens se seraient tournés vers une entreprise privée américaine pour assumer cette responsabilité. Le gouvernement israélien refuse toujours d’y déployer des éléments de l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas ou du Fatah. Telle est la position de principe du Premier ministre israélien. Une telle initiative pourrait en effet déboucher sur des négociations politiques et déboucher sur un processus de paix, comme le proposent Joe Biden et l’Arabie Saoudite. Ce que la droite israélienne et ses alliés messianiques rejettent totalement.

Pour le moment, les négociations pour une trêve, qui permettrait la libération d’otages en échange de Palestiniens détenus en Israël, sont dans une impasse. Les familles des otages organisent de nouvelles manifestations avec pour slogan : « un accord maintenant, même au prix de l’arrêt de la guerre ». Dans le même temps, les rassemblements antigouvernementaux se multiplient.


Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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