fumée blanche en vue pour la centrale électrique de Ricanto
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– Centrale de Ricanto : électricité « 100% verte » d’ici 2050
Quittez-les cheminées blanches et rouges 85 mètres de haut, défigurant le paysage côtier et les contreforts montagneux. Ceux qui les remplacent ne s’élèveront qu’à 50 mètres et devraient adopter des couleurs plus neutres, dans des tons de gris, pour se fondre davantage dans le décor.
Ce n’est là qu’un des nombreux avantages de l’installation bioénergétique Ricanto, un un projet d’une valeur d’environ 800 millions d’eurosqui remplacera la structure obsolète de Vazzio – la seule en Europe à fonctionner encore au fioul lourd – par une puissance équivalente, soit 130 MW, mais fonctionnant à biomasse liquide.
Au terme d’une phase de développement qui a duré quatre ans, le projet voit enfin le bout du tunnelaprès de nombreux revirements, des doutes, et surtout une attente de la part d’une population soumise aux conséquences sanitaires des fumées nocives.
Alors que le première pierre sera posée ce vendredi 22 novembre, en présence du ministre du Partenariat avec les territoires, Catherine Vautrinune partie du voile s’est levée, quelques heures plus tôt, sur les ambitions d’un dossier emblématique. Économiquement, socialement, environnementalement. La politique aussi.
Interdire le fioul lourd
Lors des manœuvres pour éclairer le sujet, Frédéric Maillardprésident d’EDF PEI (pour la production électrique insulaire), filiale à 100 % d’EDF, créée en 2006 en vue de renouveler les moyens de production thermique dans les zones non interconnectées.
« Cette pose de la première pierre marque une étape essentielle puisque nous allons passer de la phase de développement à la phase de réalisation avec des travaux prévus pour durer trois ans et demi, une mise en service progressive de la centrale mi-2027 et une mise en service définitive début 2028.
Un calendrier « réaliste »affirme Frédéric Maillard, alors qu’une organisation sera définie pour faire fonctionner en parallèle, pendant six à huit mois, les deux usines, jusqu’à la pleine opérationnalité de celle de Ricanto, dont Cédric Dupuisqui dirige sa construction, en résume les principales caractéristiques.
« Il s’agira d’une centrale dotée de huit moteurs de nouvelle génération d’environ 16 MW chacun, avec combustible d’origine végétale, conformément à la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de la Corse, afin d’interdire le fioul lourd utilisé aujourd’hui ».
Côté production, la nouvelle structure représentera environ 20% de la consommation annuelle de l’île et jusqu’à 40% la nuitavec des pics d’activité en été comme en hiver.
Trois principales valeurs ajoutées : sécuriser l’approvisionnement énergétique du bassin d’Ajaccio, décarboner la production électrique, mais aussi améliorer significativement qualité de l’air pour les riverains et les habitants de la région.
« On parle de 300 000 tonnes de CO2 en moins chaque année. De plus, nous n’aurons plus besoin des 350 000 m3 d’eau douce utilisés pour la réfrigération de l’usine. »relaye le président d’EDF PEI, grâce aux effets bénéfiques de la biomasse liquide.
« En fonctionnant avec ce carburant, l’énergie produite sera renouvelable, contrôlable et garantie, offrant un niveau de fiabilité important à l’approvisionnement électrique de la région ».
Pour « alimenter » la centrale, il faudra environ 100 000 tonnes de biomasse par an, soit 200 000 tonnes de colzaet 60 000 hectares cultivés sur un an.
L’économie boostée
La fermeture du site de Vazzio au profit de la nouvelle centrale de Ricanto sera d’ailleurs synonyme de l’activité économique et le maintien de l’emploi pour le bassin ajaccien, précise EDF.
« Le passage d’un moyen de production à un autre se traduira par le transfert d’une majorité des équipes, qui pourront ainsi participer L’aventure de Ricanto. Certains contrats de prestations de services pourront être renouvelés tandis que les entreprises de l’écosystème ajaccien bénéficieront à leur tour de l’impulsion donnée par la mise en service de la nouvelle centrale..
En corollaire, plus de 100 emplois pérennes et plus de 100 millions d’euros en avantages économiques pour le territoire pendant la phase de construction. Tout sauf anodin dans le contexte tendu que l’on connaît.
En chiffres
130 MW
capacité
de production
100%
électricité renouvelable
avec de la biomasse
liquide
+ 100 millions d’euros
des retombées
économique
pour le territoire