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Froville, les bonnes fées d’un festival de musique sacrée et baroque

Froville, les bonnes fées d’un festival de musique sacrée et baroque

Pendant l’entracte et malgré la fraîcheur d’une soirée peu printanière, le public se retrouve dans le ravissant « Jardin des Harmonies » qui entoure le prieuré de Froville. A environ 30 minutes de Nancy, le village compte moins de 150 habitants. Son festival créé en 1998 par l’association Les Amis du patrimoine culturel attire un public majoritairement régional, mais aussi quelques amateurs venus d’Allemagne ou de Suisse. Un verre à la main, les spectateurs discutent, admirent les bosquets fleuris et le ciel tourmenté qu’un timide coucher de soleil tente d’enflammer.

Ils partagent également leur admiration pour la voix lumineuse de la jeune soprano Lauranne Oliva (1), l’éloquence irrésistible et la technique effrontée du contre-ténor Christophe Dumaux et la rondeur des sons de l’ensemble Les Accents mené par l’archet princier du violoniste Thibault. Non, non. L’émission Pergolèse (dont son tube, le Stabat Mater) et Vivaldi permettent à chaque artiste de briller, tout en se fondant dans une alchimie sonore collective, idéalement ancrée dans l’acoustique de l’église.

Un petit Glyndebourne

Et si la météo n’est pas encore propice au farniente sur les transats posés ça et là dans l’herbe, on imagine volontiers qu’une météo plus clémente (d’ici le 30 juin on l’espère…) incitera à profiter pleinement de ce « petit Glyndebourne ». » dans l’Est de la France, du nom du festival anglais presque aussi célèbre pour ses pique-niques bucoliques que pour ses représentations d’opéra.

C’est en tout cas le souhait du ténor Emiliano Gonzalez Toro, directeur artistique de l’événement lorrain. Aux petits soins avec les artistes comme avec le public, attentif aux très jeunes musiciens un peu harceleurs comme aux auditeurs âgés ou à mobilité réduite, il favorise une ambiance conviviale, en parfaite harmonie avec le charme sans prétention des lieux. . Climat entretenu par l’équipe du festival et ses bénévoles, omniprésents : du contrôle des billets à la distribution du programme, en passant par les délicieuses flameküches préparées dans le food truck d’Anatole et Timothée…

L’esprit du lieu

L’église de Froville, restaurée entre 1990 et 1997, recèle un autre trésor : les vestiges d’un magnifique cloître, une partie des triples arcades nervurées ont été transférés… au Metropolitan Museum de New York.

De nombreux autres festivals mettent en valeur la grâce des sites et des bâtiments français, nichés en campagne ou au cœur des villes. Comme celui de Froville, ils cultivent un esprit de partage, une exigence sans snobisme mais sans démagogie. Plus précieux que jamais.

(1) Nous reviendrons prochainement sur la carrière et les projets de ce chanteur « à suivre » avec attention.

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