♦ Frères **
par Olivier Casas
Film français, 1h46
Médecin atteint d’un cancer, Patrice disparaît un jour, emportant avec lui son passeport. Son frère Michel s’envole immédiatement pour Québec et le retrouve au fond des bois. Inspiré de l’histoire vraie de deux enfants qui vécurent sept ans en autarcie dans la forêt de l’après-guerre en France, ce film conjugue un passé exceptionnel et un présent fantasmé, où la survie des hommes ne dépend plus des acquis de leurs l’enfance mais le désir de ne pas succomber à l’attrait de la mort.
Puissante et protectrice, la forêt canadienne devient le théâtre de la relation bouleversante entre les deux frères, portés par Yvan Attal et Mathieu Kassovitz. Malgré une mise en scène fluide, le film frustre parfois avec quelques ellipses rapides.
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♦ Ne jamais avouer **
par Ivan Calbérac
Film français, 1h37
50 ans de mariage et trois enfants. Depuis un demi-siècle, François Marsault, général à la retraite, et Annie forment un couple aussi contrasté qu’uni. Jusqu’à ce que François tombe sur des lettres vieilles de 40 ans qui révèlent une très ancienne infidélité de sa femme. Annie brandit la prescription, François demande le divorce. Mais il compte surtout tabasser l’amant, Boris, un ancien collègue qui vit à Nice, tout comme les deux derniers enfants du couple.
Avec Ne jamais avouer, Ivan Caldérac signe une comédie joliment surannée aux allures de Vaudeville assumée. La complicité du tandem André Dussollier et Sabine Azéma fait mouche, complétée par les belles interprétations des personnages secondaires.
» LIRE LA REVUE : « Ne jamais avouer », le secret d’Annie révélé
♦ Que notre joie demeure **
de Cheyenne-Marie Carron
Film français, 1h48
Comment restituer la question spirituelle de la mort d’un prêtre au pied de son autel ? Le 26 juillet 2016, moins de deux semaines après l’attentat de Nice, l’assassinat du père Jacques Hamel dans son église de Saint-Étienne-du-Rouvray provoque une véritable onde de choc. Dans ce nouveau film, Cheyenne-Marie Carron rapproche deux parcours, celui du curé (incarné par Daniel Berlioux) et la dérive islamiste d’Adel Kermiche (Oussem Kadri) jusqu’à l’affrontement final et brutal.
Si certaines scènes du quotidien du père Hamel, comme l’écoute d’un adolescent parler de son homosexualité, n’échappent pas aux clichés, la vie simple du curé est présentée avec sobriété et fidélité. Un scénario qui invite à la méditation autour de la violence, de l’abnégation et du dialogue.
» LIRE LA REVUE : «Que notre joie demeure», un hommage au père Jacques Hamel
♦ Le Déserteur **
par Dani Rosenberg
Film israélien, 1h38
Lorsque les affrontements ont repris à Gaza, Shlomi n’a pas suivi les autres soldats de son unité. Il a couru, couru et trouvé refuge à Tel Aviv, avec sa petite amie Shiri. Dans cette ville vivante et ensoleillée, il savoure le retour à la vie civile. Déserteur, il se sent libre. Mais sa disparition a provoqué une terrible escalade lorsque l’armée israélienne a cru qu’il avait été kidnappé par le Hamas.
Apparemment minimaliste, Le déserteur dépeint le quotidien d’une société israélienne constamment en alerte, prémonitoire de l’après-7 octobre (le film a été tourné avant l’attaque du Hamas). Entre burlesque et drame, le personnage de Shlomi (Ido Tako) raconte avec acuité l’aspiration d’un jeune soldat, sans autre motif que l’impérieuse envie de vivre, à une vie normale.
» LIRE LA REVUE : « Le Déserteur », l’irrésistible envie de vivre
♦Retour au noir*
par Sam Taylor-Johnson
Film britannique, 2:02
En 2015, le documentaire oscarisé d’Asif Kapadia sur Amy Winehouse dressait un tableau très sombre de la vie de la chanteuse, notamment de ses addictions. Dans ce biopic qui apparaît bien trop lisse, Sam Taylor-Johnson ne semble pas vouloir s’attarder sur ces aspects négatifs et laisse un goût de légèreté amère. L’alcool et la drogue passent au second plan, derrière l’histoire d’amour avec Blake Fielder-Civil, une relation toxique que le réalisateur romantise pourtant.
Trop superficiel, les partis pris du film laissent perplexe. Si l’on peut regretter de ne pas entendre la voix d’Amy Winehouse, l’interprétation de Marisa Abela (qui chante ses chansons dans le film) est à saluer.
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