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« Frédéric Villeroux est un extraterrestre »… Comment le capitaine de l’équipe de France de cécifoot a mené son équipe jusqu’à la finale des Jeux

Capitaine de l’équipe de France depuis 2006, le Montpelliérain a encore réalisé une performance remarquable jeudi en demi-finale contre la Colombie.

France Télévisions – Éditorial Sport

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Frédéric Villeroux lors du match de cécifoot entre la France et le Brésil, le 2 septembre 2024 lors des Jeux Paralympiques de Paris. (LOPEZ-VIVANCO MARIE / KMSP / AFP)

Timide pendant une bonne partie du match entre la France et la Colombie (1-0), jeudi 5 septembre, le public du stade de la Tour Eiffel a mis du temps avant de soutenir pleinement les Bleus du cécifoot. Ce n’est pas faute d’avoir été harangué tout au long du match par le capitaine français, qui lui demandait la parole lors de chaque arrêt de jeu. Sans doute un peu rattrapés par l’enjeu – une place en finale des Jeux paralympiques à domicile –, les supporters ont fini, comme leurs coéquipiers sur le terrain, par suivre le guide Frédéric Villeroux.

A la 26e minute, sa frappe puissante à bout portant, sous la barre du gardien colombien, a délivré les 12 000 personnes présentes dans les tribunes, et bien d’autres devant leurs téléviseurs. Un but victorieux célébré par le Montpelliérain d’une superbe sortie du ballon dans les tribunes, devant les siens, dès le coup de sifflet final. Sans doute des émotions similaires à son doublé face à l’Espagne en demi-finale des Jeux de Londres en 2012 – « mon meilleur moment » – puis je l’ai traversé.

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Jeux Paralympiques 2024 – Cécifoot : Frédéric Villeroux libère les Bleus !
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(France TV)

« On a un petit monstre qui s’appelle Frédéric Villeroux, notre « capi », notre numéro 10. Il dirige cette équipe comme un vrai maestro. On est là, on complète, on joue avec lui. » Dix minutes, montre en main, après la qualification des Bleus pour leur deuxième finale paralympique, les mots forts du défenseur français Hakim Arezki lui ont été directement adressés. « C’est un extraterrestre, il est… imprévisible »a ajouté le gardien Alessandro Bartolomucci, qui a également réalisé un grand match.

Pour mieux comprendre ces éloges, il faut avoir vu le joueur de 41 ans jouer sur le terrain. « On a l’impression qu’il voit, c’est fou »pouvait être entendu dans les allées, lorsque le qualificatif de « Zizou du cécifoot » n’a pas été prononcé. « Aujourd’hui, il est dans le top 3 des meilleurs joueurs du monde avec (les Brésiliens) Ricardinho et Jefferson »analyse Sébastien Munos. Ancien gardien de but de l’équipe de France lors des Jeux d’Athènes en 2004, celui qui est consultant pour France Télévisions à Paris a vu l’éclosion de ce talent étincelant. « Il était très jeune, il avait 20 ans. Le voir aujourd’hui comme un joueur clé de cette équipe, c’est émouvant. »

Ses qualités ? « Il a une ouïe très développée, il sent le jeu, les joueurs, le ballon… Tous ses coups ne sont jamais nets, ils sont travaillés.poursuit Sébastien Munos. Et il contribue à l’équilibre de l’équipe avec toutes ses récupérations de balle. » Un rôle à mi-chemin entre un numéro 6 et un numéro 10, capable d’aller de l’avant et de briser les lignes adverses, ce qui fait de lui un maillon essentiel du collectif du sélectionneur Toussaint Akpweh. Jeudi soir, toutes les occasions de but sont venues de lui, un peu comme contre la Turquie (2-0), mardi soir en phase de poules.

Ces derniers jours, des internautes humoristiques ont souligné sur la plateforme X que Frédéric Villeroux, qui souffre d’une maladie oculaire congénitale, était « le meilleur footballeur de Bordeaux »C’est-à-dire joueurs des Girondins inclus. Un statut qui en dit long pour l’éducateur sportif du Sport athlétique mérignacais, dans la banlieue de la capitale aquitaine, qui n’en finit pas de rappeler dans les interviews les sacrifices consentis pour résister face aux meilleures nations internationales.

« Nous sommes une équipe amateur, comparée aux autres. Nous prenons du temps sur nos vacances et notre travail pour nous réunir.il l’a expliqué à nouveau après le match contre la Colombie. On s’entraîne 45 jours par an, le Brésil c’est trois ou quatre mois par an. Et pourtant, on est en finale des Jeux, chez nous, en France. C’est magnifique ! »

Pas prétentieux du tout, Frédéric Villeroux aimerait bien décrocher l’or après vingt-cinq ans d’une carrière commencée au siècle dernier. D’autant plus face aux champions du monde argentins qui ont battu en demi-finale l’ogre brésilien, pourtant invaincu depuis l’apparition de la discipline aux Jeux paralympiques en 2004. « Ce sera un grand match »« Il se pourrait en revanche que ce soit le dernier match du capitaine avec l’équipe de France », a-t-il déclaré en souriant jeudi soir. « Je pense que ce sera la fin, oui, le corps commence à piquer. Je ne récupère pas autant et aussi bien. »

« Est-ce qu’on voit vraiment un gars qui va prendre sa retraite ? Je vous laisse en juger, je ne sais pas, je n’en suis pas sûr. »s’est demandé Hakim Arezki après la demi-finale. « Je n’annoncerai pas sa retraiteSébastien Munos s’est montré tout aussi prudent. A 41 ans, il est encore jeune ! Le coach a dit qu’il continuerait à Los Angeles. Cette équipe est tellement fabuleuse qu’il motivera peut-être ses gars à continuer… »

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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