Fred Dewilde, dessinateur et survivant de l’attentat du Bataclan du 13 novembre, a mis fin à ses jours
« Il a dit qu’une partie de lui était morte ce soir-là », selon les dires de ses proches. Le dessinateur Fred Dewilde, rescapé de la fosse du Bataclan lors des sanglants attentats du 13 novembre 2015, s’est suicidé dimanche, a indiqué mardi sa famille dans un communiqué transmis à l’association d’aide aux victimes Life for Paris, dont il était membre. .
L’auteur de plusieurs bandes dessinées retraçant son histoire a mis fin à ses jours, « dévasté par la violence de ses traumatismes contre lesquels il s’est battu sans relâche avec tant de courage, de talent et de générosité depuis cette soirée désastreuse », dévoilent ses proches dans le communiqué.
« Sous son apparence de colosse bourru, Fred était un roc doux et sensible, une oreille attentive, un observateur attentif et toujours avec d’immenses bras grands ouverts dans lesquels chaque cœur saignant trouvait du réconfort », se souvient son entourage. « Il a partagé avec tellement d’authenticité son expérience sans tabous, sa foi dans la tolérance et son refus de toute forme de haine », poursuivent-ils.
« A travers tout ce qu’il nous a partagé, Fred continuera de nous montrer la voie à suivre : comment l’attention à l’autre guérit les blessures, combien la parole libère, comment le respect de l’autre résout les maux. , combien la fraternité fait la force. Dans ce monde chargé de conflits, son héritage est un combat. Le soldat Fred est tombé aujourd’hui et nous sommes ses héritiers », conclut sa famille.
L’équipe parisienne l’a rencontrée pour réaliser son portrait vidéo en 2021. Nous avons évoqué le stress post-traumatique dont souffrait ce père de trois enfants, mais aussi sa lente reconstruction, qui passait par le dessin. « Quand j’ai commencé à redessiner après le Bataclan, c’était pour dessiner les scènes de la fosse. C’est un exutoire, une psychanalyse », disait-il à l’époque.