Divertissement

Fred Dewilde, caricaturiste victime du Bataclan, s’est suicidé – Libération

L’auteur de plusieurs romans graphiques, rescapé des attentats de Paris en 2015, a mis fin à ses jours dimanche 5 mai, « dévasté par la violence de ses traumatismes ».

Il a déclaré qu’il n’avait jamais vraiment quitté la fosse du Bataclan. Fred Dewilde, 58 ans, a mis fin à ses jours dimanche, a annoncé Life for Paris mardi 7 mai. « Traité par la violence de ses traumatismes contre lesquels il s’est battu sans relâche avec tant de courage, de talent et de générosité, depuis cette soirée fatale du 13 novembre 2015 »», écrit sa famille dans un texte publié par l’association des victimes des attentats de Paris et de Saint-Denis, dont il était un membre « moteur ».

Coincé dans la salle de concert criblée de balles par les trois terroristes de l’État islamique, Fred Dewilde n’a eu le temps ni de s’échapper ni de se cacher. Pendant deux heures, physiquement épargné, il a attendu l’arrivée de la police et des secours, allongé sur le sol taché du sang des victimes. « Il a dit qu’une partie de lui était morte cette nuit-là. » poursuit le communiqué de ses proches.

« Passeur de mémoire »

Illustrateur médical de profession, Fred Dewilde n’a pas pu reprendre son métier, trop affecté par les effets de son stress post-traumatique. Pour conjurer le sort, il continuera d’utiliser ses talents de dessinateur pour raconter, à travers quatre romans graphiques, ses blessures psychologiques et sa difficile reconstruction. « Fred le survivant, Fred la victime était devenu Fred l’artiste, sublimant la souffrance au niveau humain, transmettant des souvenirs pour nous tous », souligne encore le texte de sa famille, en disant « choqué et dévasté par la violence avec laquelle ce poison sournois propagé par les terroristes du 13 novembre 2015 l’a implacablement frappé après plus de neuf ans de résistance acharnée. » « Ils l’ont tué une seconde fois, sans aucune seconde chance de survie. »

Fred Dewilde était père de trois enfants. Ceux qui l’ont rencontré se souviennent« un colosse dans les zones d’ours en peluche », « un grand papa (…) au grand coeur« , « avec des bras immenses Et « grand ouvert dans lequel chaque cœur saignant trouvait du réconfort ». « Fred était un énorme paradoxe. Ses dessins étaient très noirs, même si c’était un être très lumineux.témoigne de Libérer Arthur Dénouveaux, président de Life for Paris.

« Une paix impossible »

Impliqué au sein de l’association Life for Paris, il a participé activement aux rencontres organisées dans les écoles, pour entretenir la mémoire des attentats et sensibiliser les jeunes à leurs conséquences dévastatrices. « On a tous l’impression que puisque la mort nous accompagne on sait la tenir à distance, mais finalement, on se rend compte à nouveau que ce n’est pas le cas.regrette Arthur Dénouveaux, qui évoque «tranquillité impossible » victimes du terrorisme.

À son décès, Fred Dewilde, qui se considérait plutôt comme un « survivant » comme un « survivant », peut être considérée comme la 133e victime des attentats du 13 novembre. Il est le troisième à se suicider. Dans son dernier ouvrage, La mort remue (Editions 13 en vie, 2022), il écrit : «Je recherche chaque jour la vie que ce 13 m’a pris. Je suis nu, à moitié tué, perdu dans ma propre vie.

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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