Frappes meurtrières sur Gaza, les négociations pour une trêve reprennent
Au moins 77 Palestiniens ont été tués dans la nuit de samedi à dimanche dans ces raids, portant à 32.782 le nombre de morts à Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre, selon le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir sur le territoire palestinien depuis 2007. .
Malgré une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat, les combats n’ont pas cessé à Gaza, près de six mois après le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël.
Outre le bilan humain et les destructions, la guerre a provoqué une catastrophe humanitaire dans toute la bande de Gaza où la majorité des 2,4 millions d’habitants ont été déplacés et sont désormais menacés de famine selon l’ONU, qui déplore depuis des semaines l’aide ce qui est largement insuffisant pour répondre aux besoins de la population.
Samedi, une flottille a quitté Chypre en direction de Gaza pour transporter 400 tonnes d’aide humanitaire grâce à l’ouverture d’un couloir maritime entre Chypre et Gaza.
Signe d’une situation désespérée, une distribution alimentaire dans la ville de Gaza (nord) où l’aide arrive avec beaucoup de difficulté, a provoqué un chaos au cours duquel cinq Palestiniens ont été tués par des tirs et une bousculade, selon un membre du Croissant rouge palestinien. L’armée israélienne a indiqué à l’AFP n’avoir aucune information sur cet incident.
Plusieurs distributions d’aide dans cette ville ont tourné au drame depuis février avec plus d’une centaine de morts au total. En début de semaine, 18 Palestiniens sont morts, dont douze noyés en mer, alors qu’ils tentaient de récupérer de la nourriture parachutée depuis des avions.
« Loin de l’indifférence »
La guerre a débuté le 7 octobre lorsque des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque dans le sud d’Israël qui a fait au moins 1.160 morts, pour la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP. basé sur des données officielles israéliennes.
En représailles, Israël s’est engagé à détruire le Hamas, qu’il considère comme une organisation terroriste au même titre que les Etats-Unis et l’Union européenne, et a lancé une offensive dans la bande de Gaza où 1,5 million d’habitants se sont réfugiés dans le sud, à la frontière égyptienne fermée.
Face à la pression internationale – dont celle de son allié américain – ainsi qu’à celle des familles d’otages, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé vendredi avoir « approuvé un prochain cycle de négociations, dans les prochains jours, à Doha et au Caire ». …) Aller de l’avant ».
Selon un journal égyptien progouvernemental proche des services de sécurité, ces négociations devraient reprendre dimanche.
Dans le même temps, des manifestants antigouvernementaux et des familles d’otages prévoient de se réunir dimanche soir, et chaque soir jusqu’à mercredi, devant la Knesset, le Parlement israélien à Jérusalem.
La veille, des milliers de personnes s’étaient rassemblées à Tel-Aviv pour réclamer la libération des otages.
« Le moment est venu de sortir et de lutter contre l’indifférence et pour la vie. Je vous demande maintenant de descendre dans la rue avec nous et d’élever une voix unie et claire : ramenez-les à la maison maintenant ! » , a lancé samedi Shira Elbag, dont la fille de 19 ans, Liri, a été enlevée le 7 octobre.
Dimanche, le pape François a de nouveau appelé au cessez-le-feu et à la libération des otages dans son traditionnel message de Pâques.
Ces derniers mois, plusieurs séances de négociations ont eu lieu via des médiateurs internationaux – Egypte, Qatar, Etats-Unis – mais sans résultat, les deux parties s’accusant mutuellement de blocage.
Des combats autour des hôpitaux
Depuis le début de la guerre, seule une trêve d’une semaine a été instaurée fin novembre. Il a permis la libération d’une centaine d’otages enlevés lors de l’attentat du 7 octobre en échange de prisonniers palestiniens incarcérés par Israël.
Pendant ce temps, l’armée israélienne poursuit son offensive dans la bande de Gaza et plus particulièrement autour des hôpitaux, pour la plupart hors service, Israël accusant les combattants du Hamas de s’y cacher.
L’armée a annoncé samedi avoir tué plusieurs combattants, dont un leader du mouvement palestinien, dans le complexe hospitalier al-Chifa de la ville de Gaza, le plus grand du territoire palestinien.
Selon le Hamas, 107 patients sont toujours « retenus » à al-Chifa où se trouve l’armée pour le 14e jour consécutif. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 100 patients et 50 agents de santé se trouvent toujours dans le complexe.
Dimanche, l’armée a annoncé avoir découvert « de nombreuses armes cachées dans les oreillers, les lits » et même les plafonds du complexe hospitalier.
Selon le Hamas, des troupes israéliennes sont également présentes dans le complexe hospitalier Nasser, au sud de la bande de Gaza. Le Croissant-Rouge palestinien rapporte que des opérations sont également en cours à l’hôpital al Amal, également dans le sud.
Selon le directeur de l’hôpital Kamal Adwan, au nord de Gaza, cet établissement est « le seul disponible pour les cas critiques », mais est actuellement confronté à une pénurie de sang.