Nouvelles locales

Françoise Hardy, l’élégance de la discrétion

Françoise Hardy, icône de la mode

Voir les 20 photos

Sage égérie des années yé-yé, la chanteuse décédée le 11 juin, s’était transformée en icône de mode à la fin du années soixante grâce à Paco Rabanne ou André Courrèges. Avant d’adopter dans les années 80 ce style minimal qui ne la quittera plus, et fera d’elle l’une des Françaises les plus célébrées au monde.

c’est avec Tous les garçons et les filles, à l’automne 1962, éclate le phénomène « Mademoiselle Hardy ». Alors que la France de De Gaulle est devant son téléviseur en noir et blanc, une jeune fille de 18 ans apparaît pour un intermède musical. Françoise Hardy est à son image : romantique, frange rideau signature, jupe sous le genou, eye-liner discret accentuant l’amande de son œil. Ce qui frappe chez elle, outre sa voix délicate, c’est sa grande taille, 1,72 m. Françoise Hardy a une silhouette ultra élancée – à l’époque, on disait « skinny ».

La jeune femme a toujours eu des complexes à ce sujet, comme elle le raconte dans une de ses premières interviews en 1965 : « Quand j’ai commencé, à l’école, à être une tête au-dessus de tous les autres, à l’être toujours d’une année sur l’autre, le Le plus jeune, le plus grand, le plus maigre et le plus laid, j’ai commencé à devenir si maladroit, si mal dans ma peau. Pourtant, son apparence élancée sera bientôt à la mode, et les couturiers les plus avant-gardistes se précipiteront pour habiller cette Parisienne du 9e arrondissement. Après son tube, la jeune fille, étudiante allemande, est rapidement devenue l’égérie des « yé-yé ». , guitare acoustique à la main et mélancolie sur l’épaule, la mode féminine est en plein bouleversement sexy et évolue vers le short. Françoise adopte des petites robes chasuble sans manches et une minijupe qui lui va à merveille.

En vidéo, le clip de Comment vous dire au revoiravec Françoise Hardy

 » data-script= »https://static.lefigaro.fr/widget-video/short-ttl/video/index.js » >

Armure de 38 kilos

Elle traverse bientôt la Manche et pose à Carnaby Street, l’épicentre de Swinging Londres : à l’été 1965, lorsque son petit ami le photographe Jean-Marie Périer l’immortalise en veste rayée et bottines Chelsea aux côtés de Mick Jagger, elle ressemble à la pop par excellence de son époque. Sa beauté est radieuse et la star Bob Dylan lui écrit même des lettres enflammées. Styliste hors pair, Périer lui fait découvrir André Courrèges, le couturier qui a inventé le futur de la mode, et qui dessinera certaines de ses tenues de scène les plus emblématiques, dont la célèbre combinaison assortie à des bottines blanches cosmiques.

Vint ensuite Yves Saint Laurent, qui l’habilla de son célèbre smoking androgyne en 1966 pour une tournée. La même année, sur le tournage de grand Prix, de John Frankenheimer, elle porte une mini-robe rayée, une casquette gavroche et des lunettes pop. Irrésistible. C’est en 1968 que le chanteur marque définitivement les rétines dans la célèbre robe métallisée de Paco Rabanne, telle une créature en armure pesant… 38 kilos. Elle était aussi audacieuse lorsqu’en 1969 elle apparut dans le clip de Comment vous dire au revoir (textes de Gainsbourg), vêtue d’une robe graphique créée pour elle par Marc Bohan (de chez Dior), d’après des dessins de Sonia Delaunay, pionnière de l’art abstrait.

Un couple assorti

Dans les années 1970, Françoise Hardy forme avec Jacques Dutronc un couple parfaitement soudé – lui le trublion heureux, elle la mélancolique discrète ; ils auront un fils, Thomas, né en 1973. Leur garde-robe, composée de pantalons pattes d’éléphant et de bottines, est celle des rockers de l’époque. Icône définitive de années soixante (avec Jane Birkin et Brigitte Bardot), Françoise Hardy continue néanmoins de se réinventer stylistiquement dans les années 1980, imposant comme nouvelle marque de fabrique une coupe courte et ultra-boyish. Très peu de maquillage et de bijoux, un style androgyne fait de chemises, de pantalons plissés et de vestes en tweed. Au fil du temps, sa crinière avait blanchi jusqu’à devenir parfaitement neigeuse, lui donnant encore plus cette apparence d’apparition. Audacieuse, androgyne, avant-gardiste, bref moderne : telle était Françoise Hardy.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
Bouton retour en haut de la page