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François Thierry, ancien patron de la drogue, jugé pour « faux » et « destruction de preuves »

L’ancien patron de l’OCRTIS (Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants) est jugé à partir de lundi 23 septembre au tribunal de Lyon pour « faux » et « destruction de preuves » par agent public. François Thierry est accusé d’avoir organisé une fausse garde à vue d’un trafiquant recruté comme informateur et d’avoir détruit des documents et des téléphones liés à cet événement fictif. Celui qui dirige désormais la stratégie numérique de la police nationale encourt 15 ans de réclusion criminelle.

Première partie d’une affaire tentaculaire

François Thierry est accusé d’avoir rédigé un faux procès-verbal de garde à vue pour justifier la sortie de prison, en avril 2012, de son principal « informateur », Sofiane Hambli, considéré comme l’un des plus gros importateurs de cannabis en France et qui purgeait une peine de treize ans de prison pour trafic de stupéfiants. Le commissaire reconnaît les faits mais, selon lui, la mesure a été prise en concertation avec le parquet de Paris. « Je ne me reconnais pas du tout dans la manière (…) dont on me poursuit » et « beaucoup de choses sont relatives au contexte », a-t-il déclaré au début de l’audience, assurant que les opérations au cœur de la procédure « n’étaient pas montés par un cow-boy dont le caractère fougueux pourrait être décrit » et cela « Ce n’étaient pas des choses faites à la légère, sorties de mon chapeau un matin ».

Hubert Avoine, un autre informateur du commissaire, accuse, dans un livre coécrit avec le journaliste, Libérer Emmanuel Fansten (L’infiltré, Robert Laffont, 2017), François Thierry pour avoir organisé une logistique bien au-delà des besoins du service.

Ce procès est le premier volet d’une affaire tentaculaire concernant les méthodes de l’OCRTIS, que François Thierry a dirigé de 2010 à 2016 et qui a depuis été remplacé par l’Ofast (Office anti-stupéfiants). Le scandale avait éclaté en octobre 2015 lorsque les douanes avaient découvert sept tonnes de cannabis en plein Paris. L’enquête avait rapidement montré que la drogue était arrivée en France dans le cadre d’une autre « livraison surveillée », opérée par l’OCRTIS avec l’aide de Sofiane Hambli. L’office et son patron sont soupçonnés d’avoir facilité l’importation de la marchandise.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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