François Morel « légèrement inquiet » après l’affaire Guillaume Meurice
François Morel, ici sur France Inter, le 10 mai 2024.
MEDIA – Comme chaque semaine depuis une quinzaine d’années maintenant, François Morel a partagé sa place dans la matinale de France Inter, ce vendredi 10 mai à 8h55.
S’il oscille généralement entre humour et poésie, le ton de son intervention ce vendredi était loin d’être joyeux puisque l’humoriste a abordé le cas de Guillaume Meurice, chroniqueur de la station dont l’avenir s’y inscrit désormais en pointillés.
Ce dernier est accusé d’avoir repris à l’antenne en avril sa blague du 29 octobre sur Benjamin Netanyahu, lorsqu’il qualifiait le Premier ministre israélien de « une sorte de nazi mais sans prépuce » lors d’une chronique sur un costume d’Halloween, quelques jours après l’attentat du 7 octobre. Guillaume Meurice est désormais convoqué par France Inter pour une sanction disciplinaire pouvant aller jusqu’au licenciement.
Dans son message intitulé « On ne plaisante pas avec humour sur France Inter »François Morel a défendu ce vendredi son collègue, marchant lui-même sur des œufs puisqu’il a cité mot pour mot la plaisanterie de son homologue à deux reprises pour appuyer son propos.
François Morel l’a vu ainsi « une plaisanterie sur une plaisanterie, un camouflet vengeur, impertinent, qui (imaginait-il) était concluant ». Il n’a pas non plus hésité à critiquer la gestion de Radio France, « qui a donc décidé de remettre un morceau dans la basstringue ».
« L’humour est une pratique périlleuse »
« C’est extrêmement regrettable pour Radio France dont la direction, après la décision du parquet de Nanterre (pour clôturer l’affaire), aurait pu jouer un rôle d’apaisement, s’est montré un bon joueur. Mais encore une fois, dans un revers délétère, (Elle) s’en prend à la pratique de l’humour et à la liberté d’expression, deux notions qui, depuis que j’écoute France Inter et que j’y suis attaché, font partie de son ADN »» continue-t-il à propos de son employeur, avec qui il a déjà émis plus de 550 tickets d’humeur.
« Eh bien, me direz-vous, qui suis-je pour juger ? »se demande-t-il. » Un simple collaborateur de France Inter, titulaire d’une chronique bien placé pour savoir que l’humour est une pratique périlleuse. Par ailleurs, un auditeur de France Inter s’inquiète un peu pour l’avenir de sa station préférée. »conclut-il.
Déjà, dans son émission Super dimanche soir sur France Inter, l’affaire Guillaume Meurice s’est invitée sur les ondes de la station, puisque Charline Vanhoenacker et son équipe avaient choisi de consacrer une grande partie de l’émission au bras de fer entre l’humoriste et la direction de France Inter. Le chroniqueur Djamil Le Shlag a notamment repris à l’antenne la plaisanterie de Guillaume Meurice à l’origine de son licenciement, avant d’annoncer en direct qu’il claquait la porte de la station.
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