LL’émancipation de la gauche réformiste de la tutelle de Jean-Luc Mélenchon restera comme l’événement politique majeur de ce début d’année. Loin de relativiser la décision, prise par une large majorité de députés socialistes, de ne pas voter la motion de censure déposée par La France insoumise (LFI), les communistes et les écologistes dans le but de faire tomber le gouvernement de François Bayrou. », plusieurs représentants du camp social-démocrate ont enfoncé le clou, chacun à leur manière, le week-end du 18-19 janvier.
« Jean-Luc Mélenchon devra apprendre à argumenter plutôt qu’insulter ou menacer »a déclaré samedi le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, dans un entretien à La dépêche, en réaction aux menaces de représailles électorales de LFI. Tout sur sa victoire, l’ancien président de la République François Hollande le claironnait le même jour dans un entretien à La Tribune dimanche que, désormais, « rien ne peut se faire sans (les socialistes) ni contre eux. Ils ont la clé jusqu’en 2027. »
Dans son blog, l’ancien patron du PS Jean-Christophe Cambadélis, devenu président de Nouvelle société, insiste. Pour lui « l’enjeu était moins de faire tomber le gouvernement Bayrou, qui avait assuré l’essentiel avec la décision RN (Rassemblement national)que de marquer l’autonomie du PS, dont le champ de vision venait jusqu’alors des ukases de Mélenchon, et non de l’intérêt du pays ou, accessoirement, de la gauche. Invité de l’émission « Questions Politiques » sur France Inter, Dimanche 19 janvier, le député européen Place publique Raphaël Glucksmann s’est quant à lui senti renforcé dans sa volonté de « construire une offre politique sans La France insoumise et Jean-Luc Mélenchon ».
Le genre de jubilation qui transparaît dans la plupart de ces déclarations s’apparente à une libération. Elle révèle le poids des serpents avalés ces dernières années, sous la bannière du Nupes et du Nouveau Front populaire, par ceux qui ne peuvent supporter la dérive autoritaire de Jean-Luc Mélenchon ni sa démarche communautaire. Elle mérite cependant d’être relativisée lorsque l’on regarde les conditions dans lesquelles l’émancipation, maintes fois rêvée, a cette fois pu se produire.
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