NARRATIF – Revenu au cœur du jeu politique avec son mandat de député, l’ancien chef de l’Etat veut peser sur le PS et se reconstruire discrètement une stature présidentielle pour contrer Jean-Luc Mélenchon.
Un détour par l’histoire permet souvent de mieux comprendre l’actualité. Le passé est riche d’enseignements. De plus, s’appuyer sur lui confère une certaine forme d’autorité : « Celui qui contrôle le passé contrôle le futur »a écrit George Orwell. Cela explique sans doute pourquoi de nombreux hommes politiques se lancent régulièrement dans l’histoire. C’est le cas cet automne de François Hollande, l’ancien président socialiste (2012-2017), qui publie aux Éditions Perrin Le défi du gouvernement. La gauche et le pouvoir de l’affaire Dreyfus à nos joursDans cette somme savante, celui qui fête cette année ses 45 ans d’adhésion au Parti socialiste défend la thèse selon laquelle la gauche, si elle veut accéder aux responsabilités, doit s’appuyer sur sa composante la moins radicale.
Une idée régulièrement défendue par les tenants de la gauche réformiste, mais qui est ici appuyée à grands renforts d’évolutions historiques. Cette mise à distance permet à l’auteur de rappeler que la gauche a déjà été dominée par ses franges les plus contestataires dans le passé, notamment le Parti communiste, sans que ce magistère ne soit jamais une fatalité. A chaque fois, écrit en substance François Hollande, les réformateurs ont repris le dessus avec la promesse d’une véritable « changer la vie » :en 1924, en 1936, en 1981, en 1997, en 2012 aussi. Une histoire qui contredit celle de Jean-Luc Mélenchon, qui théorisait que son parti politique supplanterait définitivement la social-démocratie.
Rénover la vieille maison
Ce Le défi de gouverner signé François Hollande trace donc les contours d’un duel entre deux visions de la gauche, et peut-être…