L’ancien président de la République multiplie les interventions médiatiques. Un parrainage qui pourrait s’avérer fastidieux pour Raphaël Glucksmann, tête de liste PS/Place publique aux élections européennes.
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François Hollande était l’invité, jeudi 30 mai, de « L’Événement », l’émission politique de France 2. Bonjour, le revoilà ! A neuf jours des élections européennes, l’ancien président de la République veut se souvenir des électeurs et de la gauche. Depuis qu’il a quitté l’Élysée, François Hollande n’a jamais été avare d’interventions médiatiques, mais ces jours-ci, cela vire à la boulimie. France 2 donc, France Inter, France 5, des interviews dans la presse, puis un rendez-vous la semaine prochaine, à trois jours du scrutin, à Limoges. L’ancien chef de l’Etat mouille le maillot de son candidat, Raphaël Glucksmann. Il veut être sur la photo le 9 juin au soir, date à laquelle le PS devrait dépasser les Insoumis et reprendre le leadership à gauche pour la première fois depuis 2017.
François Hollande est-il vraiment un atout pour la campagne socialiste ? Raphaël Glucksmann n’en est pas vraiment convaincu. Il est exaspéré de voir les Insoumis lui attacher ce encombrant parrainage dont ils font un épouvantail. Il craint d’être pris par manque de radicalisme, comme lorsque Manon Aubry l’accuse d’avoir abandonné la promesse d’un retour à la retraite à 60 ans au taux plein pour tous. Même affaiblis dans les sondages, les Insoumis continuent d’exercer une forme d’intimidation intellectuelle sur les socialistes qui pratiquent un réformisme honteux.
Le soutien de François Hollande colle aux basques de Raphaël Glucksmann, un peu comme le pansement au capitaine Haddock. Il faut dire que le candidat lui-même a donné un petit côté « renouveau » à sa campagne en apparaissant successivement aux côtés de Lionel Jospin, puis de Martine Aubry. Au risque de donner l’impression de vouloir ressusciter les vieilles stars socialistes. Même si en fait il y a plus une différence d’âge, de génération que de substance.
Tout au long de la campagne, Raphaël Glucksmann n’a cessé d’enterrer Nupes et de plaider pour une nouvelle alliance de la gauche sur une ligne réformiste libérée de Jean-Luc Mélenchon. C’est exactement ce que répète François Hollande selon lequel la gauche est condamnée à rester dans l’opposition encore de nombreuses années si elle reste dominée par le radicalisme et les excès des Insoumis. Au lendemain du 9 juin, ce rapport de force pourrait s’inverser. Il ne restera plus à la gauche modérée que de trouver un leader pour préparer 2027. Au cas où, il existe un vétéran qui se consacrerait volontiers.