Franck Haise revient sur son gros passage à vide au RC Lens
Si l’on parle beaucoup de surcharge d’horaire pour les joueurs, les entraîneurs et les managers, lorsqu’ils ne sont pas les deux en même temps, peuvent aussi être mis à rude épreuve. L’histoire est connue : Objectif RCen janvier dernier, Franck Haise a abandonné la casquette de directeur général, prise en octobre 2022 suite au départ de Florent Ghisolfi du poste de directeur sportif, pour se recentrer sur le métier d’entraîneur.
Dans les colonnes de L’Equipe, il revient longuement sur une période durant laquelle il a failli faire une pause dans sa carrière : « À l’été 2023, j’avais réduit physiquement mais pas assez psychologiquement. Ensuite, il y a eu une première série de matches, un mercato tardif, des choses à faire dans l’urgence, un début de saison aux résultats compliqués. Et après la trêve de septembre, il y a eu un enchaînement de matches fort. Il y a eu très peu de temps morts et je me sentais fatiguée… J’ai senti à un moment donné que mon énergie était moindre. Et puis, il y a eu aussi le poste de manager, très intéressant pour avoir un regard transversal sur un club mais qui demande aussi de l’énergie. Parce que les comités directeurs, les comités sportifs qu’on avait mis en place chaque jour avant le match après le dîner… Vous additionnez tout ça, vous additionnez 500 interventions médiatiques par an, et vous n’arrêtez jamais, psychologiquement. Vous vivez des nuits de plus en plus compliquées, vous sentez que vous n’avez pas bien récupéré et, lorsque vous vous levez le matin, l’énergie dont vous disposez n’est pas celle que vous avez habituellement. »
« L’entraînement, je n’aurais pas arrêté du jour au lendemain »
Le technicien évoque aussi un corps qui commençait à l’avertir sérieusement, comme une blessure au quadriceps en promenade, ou une irritation inhabituelle après un rouge reçu contre Monaco. Il décide finalement de mettre fin à son rôle de directeur général. Un soulagement qu’il qualifie de quasi instantané : « Coaching, je n’aurais pas arrêté du jour au lendemain, j’aurais arrêté en fin de saison. Il restait encore cinq mois. Je me suis dit, ça va être long, cinq mois… J’ai vu Arnaud Pouille un vendredi matin, avant Toulouse. Ouf ! Alors… Cela m’a fait gagner 20% de temps et de charge mentale. Mais il s’agissait d’une récupération directe d’énergie. Vraiment. Je me suis dit, j’ai fait le bon choix. Je n’avais pas dormi trois heures de plus la nuit précédente, je n’avais pas pris plus de temps pour faire mes routines. Mais immédiatement, j’ai eu un regain d’énergie. »