Comme c’était dur… Mais les Bleus y sont parvenus (30-29) ! Face à des Noirs puissants et menant au score pendant une bonne partie du match, les Français ont tenu bon avant de faire la différence en seconde période grâce à la puissance de Boudehent, la vitesse de Bielle-Biarrey et la botte de Ramos. Pour la troisième fois consécutive, le XV de France bat les All Blacks.
Pourtant menés de sept points à la pause, les Bleus du XV de France ont réussi à reprendre le dessus sur la Nouvelle-Zélande au retour des vestiaires pour remporter une magnifique victoire. 30-29 au Stade de France. C’est la troisième fois consécutive que les hommes de Fabien Galthié dominent les All Blacks.
Ce samedi 15 novembre 2024 au soir, le Stade de France a enfilé ses habits de fête. Lors du protocole d’avant-match du match tant attendu entre le XV de France et la Nouvelle-Zélande dans le cadre des Nations Series 2024, l’enceinte dyonisienne, plongée dans l’obscurité et éclairée uniquement en bleu-blanc-rouge sur l’une des tribunes, vivait jusqu’à l’événement. La Marseillaise et le haka des All Blacks, en mode Kapa O Pongo pour cette occasion également. Mais la question qui buzzait partout était plutôt de savoir si les hommes de Fabien Galthié, un an après la gifle lors de la Coupe du monde organisée à domicile sur ce même terrain, allaient être au rendez-vous. Grands vainqueurs des faibles Japonais le week-end dernier, les Français ont effectivement disputé leur premier véritable test de l’automne face à la Nouvelle-Zélande avec, pour enjeu, le méconnu Trophée Dave Gallaher.
Dès les premières secondes de ce choc, les chocs ont en effet fait rage sur la pelouse du Stade de France. Les cris des 80 000 spectateurs à chaque contact étaient nombreux et on pensait que le KO allait vite survenir, dû à un mauvais geste ou à un exploit individuel. Finalement, les Bleus ont ouvert le score grâce à la botte de Thomas Ramos sur un penalty tenté depuis la ligne médiane au centre (3-0, 7e). Mais c’est à partir de ce moment que les Noirs s’emparent de la France. Dominés en touches (trois ballons perdus en première période) et en mêlées (trois penaltys concédés dans ce secteur de jeu dans les 40 premières minutes), les Bleus ont rapidement encaissé deux essais : un inscrit par Peter Lakei (3-7, 10e). , l’autre par Cam Roigard (3-14, 28e).
Les Bleus réagissent par l’intermédiaire de la recrue Buros
Mais les tricolores ne se sont pas laissés compter. Malgré que tout ait été efficace en défense, ils ont réussi à souffrir et, d’une rare incursion dans les 22 mètres néo-zélandais, l’arrière Romain Buros, au soir de ses grands débuts avec le XV de France à 27 ans, a terminé la travail initié par les premières lignes. Un essai inscrit sous les poteaux qui a donné de l’oxygène au clan français (10-17, 33e). Si Beauden Barrett a marqué d’emblée un penalty (10-17, 37e), il a raté un drop après la sirène. Ainsi, les All Blacks rentrent aux vestiaires avec sept points d’avance et laissent une bonne impression. Ils ont dominé lorsque la France n’a pas réussi à développer son jeu. « Il faut inverser la dynamique, pour le moment on souffre mais on est dans le match », a expliqué en substance le sélectionneur Fabien Galthié à la pause au micro de TF1, le diffuseur de la rencontre.
Evidemment, son discours prononcé (ou crié) dans les vestiaires à la pause a porté ses fruits puisque, dès la reprise du jeu, le XV de France a inversé ce fameux élan. Après un penalty (43e), le lancer de Peato Mauvaka trouvait Alexandre Roumat dans les airs puis le ballon emportait tout sur son passage, permettant à Paul Boudehent de s’effondrer dans le but néo-zélandais (17-17, 45e). En 5 minutes, la France était revenue en Nouvelle-Zélande. Après une superbe défense de Gabin Villière (48e), les Bleus ont enfoncé le clou grâce à la fusée Louis Bielle-Biarrey. Sur un long jeu au pied de Thomas Ramos dans la profondeur suite à une perte du ballon adverse, l’ailier français a devancé deux Océaniens pour passer l’essai et donner une belle marge de manœuvre à son équipe (24- 17, 52e).
Un échange de politesse en guise de sanction… et de délivrance
Ensuite, la dernière demi-heure de jeu a consisté en une vaste partie d’échecs entre deux équipes qui se connaissaient par cœur et se regardaient dans les yeux. Tout d’abord, Damian McKenzie, sur penalty, a placé la Nouvelle-Zélande à quatre points du score (24-20, 55e). Ensuite, Thomas Ramos offrait à son équipe l’équivalent d’un essai transformé d’avance (27-20, 58e). Le Néo-Zélandais, entrant dans le money time, a réussi deux autres pénalités (27-23, 62e ; 27-26, 68e). Cinq minutes plus tard, ce sont les Blacks qui commettent l’erreur, permettant à Ramos de passer un nouveau penalty (30-26, 73e)… auquel McKenzie répond immédiatement (30-29, 75e).
Ainsi, la France aborde les tout derniers instants de la partie avec un maigre avantage d’un point. Avec courage, à bout d’eux-mêmes et sans vraiment laisser l’espoir aux Noirs de pouvoir les dépasser au score, les Bleus ont réussi à conserver leur point d’antan jusqu’au coup de sifflet final. Trois ans avant le Mondial australien, le XV de France a réalisé la performance de battre la Nouvelle-Zélande 30-29, un exploit que l’Angleterre et l’Irlande n’étaient pas parvenues à réaliser ces dernières semaines. C’est aussi seulement la deuxième fois dans l’histoire que les Bleus battent les Néo-Zélandais trois fois de suite après 1994-1995 alors que le Trophée Dave Gallaher reste une nouvelle fois en France. La semaine prochaine, le XV de France affrontera l’Argentine (vendredi 22 novembre à 21h10) pour tenter de terminer cette tournée automnale invaincu.