Le produit intérieur brut (PIB) de la France a augmenté de 0,2% au premier trimestre 2024, soutenu par la consommation des ménages et l’investissement des entreprises, indique mardi l’Insee. Il s’agit de la première estimation publiée pour cette période par l’Institut national de la statistique, qui avait annoncé précédemment une prévision à la baisse de croissance nulle entre janvier et mars. Plus optimiste, la Banque de France tablait sur une hausse de 0,2%. Au dernier trimestre 2023, l’économie française a enregistré une croissance de 0,1%.
Consommation accélérée des ménages
Début 2024, l’activité économique du pays a bénéficié d’une accélération de la consommation des ménages, qui a augmenté de 0,4% après 0,2% au trimestre précédent dans un contexte de baisse continue de l’inflation.
En mars, l’indice des prix à la consommation a certes augmenté de 2,3% sur un an, mais nettement moins qu’en février (3%), grâce à un ralentissement des prix de l’alimentation et de l’énergie. et produits manufacturés.
Rebond des investissements
Le PIB a également été soutenu au premier trimestre par un rebond des investissements (+0,3% après -0,9%), un chiffre qui masque cependant des réalités contrastées : si les investissements des entreprises ont continué de progresser (+0,5% après +0,8%), ceux des ménages restent en territoire négatif (-1,5% après -2,1%). La contribution du commerce extérieur est nulle.
C’est un nouveau signe qui reflète la solidité de notre économie
« La stratégie du gouvernement porte ses fruits »
Le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, s’est félicité de cette croissance de 0,2%, y voyant un signe de la « solidité » de l’économie du pays. « À tous ceux qui veulent croire que notre économie est à l’arrêt : les faits sont têtus. La croissance française progresse. C’est un nouveau signe qui reflète la solidité de notre économie », a-t-il réagi après la publication par l’Insee d’une première estimation du PIB pour les trois premiers mois de l’année. « La stratégie du gouvernement porte ses fruits », a-t-il ajouté.
A tous ceux qui veulent croire que notre économie est à l’arrêt : les faits sont têtus. La croissance française progresse. C’est un nouveau signe qui reflète la solidité de notre économie. La stratégie du gouvernement porte ses fruits.https://t.co/gPDADrpbTJpic.twitter.com/cojkJ8MC8r
–Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) 30 avril 2024
« Un éveil du consommateur »
Le directeur général de l’Insee, Jean-Luc Tavernier, a déclaré sur BFM Business qu’il constatait « un réveil de la consommation (…) qui est encore timide à vrai dire, mais qui est une évidence ». Outre la bonne tenue de la demande de services comme les transports ou l’hébergement-restauration, « on constate notamment une reprise des dépenses alimentaires, poste qui se porte très mal depuis 18 mois », a commenté Maxime Darmet, économiste d’Allianz. Commerce, interrogé par l’AFP. Ce rattrapage de la consommation devrait se poursuivre au deuxième trimestre, a-t-il estimé.
« Cela conforte notre scénario de croissance pour 2024 »
« Le ciel s’éclaircit peu à peu pour l’économie française. L’inflation devrait poursuivre en 2024 sa baisse amorcée l’année dernière, ce qui rend possible des baisses de taux directeurs en cours d’année » de la Banque centrale européenne (BCE), a indiqué Sylvain Bersinger, économiste en chef d’Asterès, dans une note. Selon le cabinet de Bruno Le Maire, « cela confirme notre scénario de croissance pour 2024, que nous anticipons être tiré en priorité par la consommation des ménages, sous l’effet de la hausse du pouvoir d’achat ».
Le gouvernement vise une augmentation annuelle de 1%
Chaque dixième de point de pourcentage comptera pour atteindre l’objectif de 1% d’augmentation annuelle du PIB fixé par le gouvernement, une prévision supérieure à celle des principaux instituts économiques.
Le contexte est délicat pour l’exécutif, avec un dérapage du déficit public en 2023, à 5,5% du PIB contre 4,9% attendu, principalement en raison de faibles recettes. Le gouvernement maintient cependant son ambition de le ramener sous le seuil des 3% du PIB en 2027, conformément aux normes européennes, en misant sur la croissance et la maîtrise des dépenses pour redresser les finances publiques.