C’est le jour des retours et des surprises à France Inter. Cet après-midi, Adèle Van Reeth, la patronne de France Inter, a officialisé auprès de la rédaction de la première radio de France qu’elle avait recruté l’ancien présentateur de la matinale Patrick Cohen pour prendre en charge la rédaction politique du 7h40, comme l’a révélé ce matin Le Parisien. Mais ce n’est pas la seule annonce faite aux équipes. La directrice de la radio a également annoncé le retour de Charline Vanhoenacker à l’émission quotidienne, a-t-on appris auprès d’un participant à la réunion.
Dès septembre, l’humoriste proposera un morceau d’ambiance, du lundi au jeudi, après « L’interview de 9h20 » de Léa Salamé. Un exercice que l’amuseur belge connaissait bien pour avoir été au micro de 7h57 pendant huit ans entre 2014 et 2022, avant d’être remplacé dans cet exercice par Matthieu Noël. Mais cette fois, Charline viendra après un invité culturel et non une personnalité politique.
« Dans une année plus politique que jamais, nous sommes ravis d’avoir de la satire politique pour apporter un contrepoint aux élus qui se succéderont dans l’émission matinale », dit-on dans les couloirs de la direction.
Fin de la « Grande soirée du dimanche »
Cette promotion permet à la station de tirer un trait sur « Le Grand Dimanche soir », l’émission hebdomadaire de « la bande à Charline » qui s’achève donc officiellement sur une audience record. Ce mercredi matin, Médiamétrie annonçait que le programme dominical lancé en 2023 avait été écouté chaque semaine entre avril et juin par 793 000 auditeurs, soit 300 000 de plus que l’an dernier.
Un score trois fois supérieur à ceux à la même heure sur RTL et RMC, huit fois supérieur à Europe 1. Charline Vanhoenacker conservera également « Bistroscopie », émission d’une heure qu’elle présente chaque samedi en début de soirée.
Un épilogue qui intervient après huit mois de tensions entre les patrons de la station publique et « la bande à Charline ». Début juin, son acolyte historique à l’antenne, l’humoriste Guillaume Meurice, avait été licencié par la direction de Radio France pour avoir repris une blague polémique selon laquelle le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu était comparé à « une sorte de nazi sans prépuce ».
L' »affaire Meurice », révélée fin octobre, a déclenché une réaction en chaîne, déclenchant l’ire des auditeurs et des politiques, un sermon de l’Arcom (la police de l’audiovisuel), un blâme adressé à l’intéressé, des plaintes pour « injure publique » et « incitation à la haine raciale » et même une enquête préliminaire confiée à la PJ.
Son avenir était incertain depuis plusieurs semaines.
En interne, deux membres de l’équipe de Charline Vanhoenacker s’étaient désolidarisés du groupe, le comédien Hippolyte Girardot et l’auteure Clara Dupont-Monod. Le reste de la troupe, Charline en tête, était resté mobilisé autour de leur camarade, au nom de la sacro-sainte liberté d’expression.
L’affaire avait finalement été classée sans suite par le parquet de Nanterre, ce qui avait poussé Guillaume Meurice à reprendre sa blague à l’antenne, désormais « légale », dans une tribune fin avril. La décision de sa direction de le suspendre au passage, pour « infidélité répétée » avait déclenché un bras de fer acharné entre l’équipe de Charline Vanhoenacker et sa hiérarchie.
Depuis des semaines, « Le Grand dimanche soir » s’était transformé en tribune ouverte pour défendre Guillaume Meurice. Des émissions sanglantes au cours desquelles des propos très durs envers la direction de Radio France avaient été tenus par l’animatrice belge et ses collègues.
Après l’annonce du licenciement du chroniqueur, plusieurs de ses collègues ont annoncé quitter France Inter en signe de solidarité : Aymeric Lompret, Thomas VDB, Doully… Au point qu’on peut légitimement s’interroger sur la capacité de Charline Vanhoenacker à rester à l’antenne la saison prochaine. D’autant que le 23 juin, la présentatrice confiait en direct : « Cette fois, c’est vraiment la dernière. »
Le dernier de l’émission… mais pas de la figure « historique » de l’humour à l’Inter, qui rebondira donc à l’automne prochain. Mais sans toute sa bande…
