Un retour surprise qui n’a pas fini d’être commenté. Patrick Cohen s’apprête à revenir sur les ondes de France Inter, et pas n’importe où. Selon nos informations, le journaliste de 61 ans sera présent tous les jours dans la matinale de Nicolas Demorand et Léa Salamé. Dès la rentrée, le journaliste assurera l’éditorial politique, juste avant l’interview de 7h50 de Sonia Devillers.
Ce recrutement s’inscrit dans un renforcement de l’offre politique de la radio publique en vue de la prochaine élection présidentielle, après une fin de saison marquée par les élections européennes, une dissolution inattendue, puis les législatives, à l’issue desquelles aucune majorité n’a émergé à l’Assemblée nationale.
Considéré comme le meilleur chroniqueur de France par ceux qui ne ratent aucune de ses interventions, sourcées avec précision, sur France 5 dans « C à vous » (où il restera la saison prochaine), bête noire de certains élus du Rassemblement national ou des commentateurs de CNews, qui lui reprochaient notamment son analyse à contre-courant de la tragédie de Crépol, Patrick Cohen ne laisse personne indifférent. Il remplacera dans cet exercice Yaël Goosz, plus marquée à gauche que sa successeure, qui reste à la tête du service politique de la station.
Une sacrée vengeance
Ce retour en grâce est aussi une véritable revanche pour celui qui présentait la matinale entre 2010 et 2017. Après son passage raté sur Europe 1, il tentait chaque année de revenir à Radio France par la grande porte. L’an dernier, l’annulation de dernière minute de sa nomination à la tête de la matinale de France Info avait donné lieu à un immense psychodrame que personne n’a oublié dans la Maison Ronde. « Je suis victime d’une vendetta », avait dénoncé à l’époque Patrick Cohen, claquant la porte de France Culture où il avait rebondi deux ans plus tôt. La faute à une levée de boucliers des équipes de la matinale de France Inter, qui craignaient de perdre des plumes face à cette concurrence directe.
Si les relations ont toujours été bonnes avec Léa Salamé, elles sont plutôt froides avec Nicolas Demorand. Et carrément glaciales avec Laurence Bloch, ancienne numéro 2 de Radio France, partie en retraite jeudi 27 juin. « France Inter et Patrick Cohen sont actuellement en discussions pour une émission hebdomadaire », a annoncé cette dernière dans une interview d’adieu à « Télérama ».
Au départ, les discussions portaient sur un nouveau rendez-vous de débats sur l’actualité le week-end. Mais les places se font rares. Sans même qu’on la lui ait proposé, Cohen a refusé de reprendre l’un des créneaux de la satiriste Charline Vanhoenacker qui, secouée ces derniers mois par l’affaire Meurice, discute actuellement de sa future place dans la grille. Il a aussi été question du créneau du journal télévisé de 18h/20h du vendredi, disponible puisque sa présentatrice, Claire Servajean, part également à la retraite.
Une grille de rentrée peu modifiée
Ces derniers jours, dès que Laurence Bloch est partie avec ses cartons, l’option d’un retour à la matinale s’est précisée. Patrick Cohen sera donc l’un des visages du retour de France Inter, qui ne modifiera que très peu sa grille, hormis le remplacement par Matthieu Noël de Marine Baousson et Marie Misset tous les jours à 17 heures
Avec 6,85 millions d’auditeurs, la station a enregistré mercredi des audiences en légère baisse sur la période avril-juin 2024, avec 115.000 auditeurs fidèles perdus en un an. Mais elle conclut l’une des meilleures saisons de son histoire avec près de 7 millions d’auditeurs chaque jour en moyenne depuis septembre.
Une santé insolente que peut lui envier sa rivale RTL, au plus bas depuis sa création avec seulement 5 millions de téléspectateurs fidèles (-240 000 en un an). Malgré la forte actualité politique, franceinfo enchaîne avec 4,6 millions d’habitués chaque jour (-270 000), tandis que NRJ, Skyrock, Nostalgie, RFM, Chérie FM et Rire et chansons sont en forme, tout comme France Culture, au plus haut historique.
Contactés, ni la direction de France Inter ni Patrick Cohen n’ont souhaité faire de commentaire.