En scandant notamment « France, dégage ! » et « Non à la colonisation », plusieurs centaines de personnes ont manifesté le 14 mai à N’Djamena contre la présence de la France au Tchad, qu’elles accusent de soutenir le gouvernement militaire au pouvoir, a constaté un journaliste de l’AFP.
« Non à la colonisation », c’est ce qu’on peut lire sur les pancartes 🪧 lors de la marche du mouvement Wakit Tamma contre la politique française en #Tchad. #adjibpic.twitter.com/lwggi0xDKA
– Bienvenue Pamgue (@Pamguewelcome) 14 mai 2022
Des manifestants ont brûlé au moins deux drapeaux de l’ancienne puissance coloniale et vandalisé plusieurs stations-service Total, « symbole » de la France, arrachant des pompes et emportant certains produits exposés, selon la même source. Plusieurs étudiants et collégiens à moto se sont joints aux manifestants en chantant en chœur : « La France dehors ».
Plusieurs stations Total de N’Djamena ont été saccagées le 14 mai lors de la marche de protestation contre la politique française. Ceux-ci incluent (Total Double Lane, Sabangali, Ndjari, etc.) #Tchadpic.twitter.com/7bNXekqNZw
– chadinfos (@tchadinfos) 14 mai 2022
Cette manifestation, organisée par la plateforme d’opposition de la société civile Wakit Tamma, avait été autorisée par les autorités. Un important dispositif policier a encerclé le cortège et s’est déployé dans la ville.
#Tchad : manifestation à Abéché contre la présence militaire française pic.twitter.com/E2kbFbLX1P
— Info Alwihda (@alwihdainfo) 14 mai 2022
« Nous sommes ravis que les Tchadiens prennent de plus en plus conscience de notre combat et nous rejoignent », a déclaré à l’AFP l’avocat Max Loalngar, coordinateur de Wakit Tamma. « La France installe des dictateurs sur nos têtes. Nous demandons simplement que notre peuple soit respecté », a-t-il ajouté.
Le fils de l’ancien président tchadien contesté
Le 20 avril 2021, l’armée du pays a annoncé que le président tchadien Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis 30 ans, avait été tué au front contre une rébellion. Le même jour, son fils Mahamat Idriss Déby Itno a été proclamé par l’armée « président de transition » à la tête d’un gouvernement militaire composé de 15 généraux, promettant « des élections libres et démocratiques » après une transition de 18 mois au terme d’un scrutin inclusif. Dialogue national avec les oppositions politiques et l’armée. Il est aussitôt adoubé par la communauté internationale, France, Union européenne (UE) et Union africaine (UA) en tête, alors que la même sanction sanctionne les soldats putschistes ailleurs en Afrique, notamment parce que l’armée tchadienne est indispensable dans la guerre contre les jihadistes en Afrique. le Sahel.
En juin 2021, le chef de l’Etat tchadien envisageait une prolongation de la transition et annonçait le 1er mai 2022 le report du dialogue national, à la demande du Qatar, médiateur d’un « pré-dialogue » qui est au point mort depuis deux mois. . à Doha entre la junte et d’innombrables groupes rebelles. La présidence française a réagi en se disant « engagée » dans un dialogue dès « le plus tôt possible », puis en proposant l’aide de la France quelques jours plus tard.
Le 6 avril, la plateforme d’opposition Wakit Tamma a annoncé la suspension de ses pourparlers avec la junte, dénonçant notamment « une communauté internationale qui persiste à soutenir coûte que coûte un régime illégal et illégitime ».