France-Brésil : les Bleus seront-ils à l’attaque ?

 » C’est un joker grillé, il va falloir se remobiliser pour jouer le Brésil.Après le match nul pitoyable (0-0) dimanche face à la Jamaïque (43e nation au classement FIFA), l’attaquante Eugénie Le Sommer, n’ayant pas réussi à trouver le chemin des filets, a eu le mérite d’être directe. Face à la Seleçao, ce samedi 29 juillet (France 2, 12h) à Brisbane, en Australie, une victoire s’impose en effet si les Bleues veulent vraiment atteindre le dernier carré de la Coupe du monde. Toute nouvelle contre-performance laisserait présager une deuxième place dans le groupe F et un probable 8e de finale face aux Allemands (2e du classement Fifa), voire une élimination inédite dès les phases de poules…

Mais pour arriver à relever la tête, encore faut-il avoir suffisamment d’éléments valables. Outre les cinq joueuses forfaites avant le tournoi (Amandine Henry, Marie-Antoinette Katoto, Delphine Cascarino, Griedge Mbock, Oriane Jean-François), sept Bleues convoquées au 23 ont connu divers pépins depuis le début du rallye.

Cette semaine, l’encadrement tricolore a eu son lot de sueurs froides avec la gêne au mollet gauche ressentie par Wendie Renard, capitaine et patronne de la défense. Aucun communiqué médical n’a été publié par la Fédération française depuis son contrôle IRM passé lundi à Sydney, et le flou règne sur l’importance (élongation, contracture ou déchirure ?) ou non de cette blessure. Après avoir été ménagée trois jours, la Lyonnaise (33 ans) a repris jeudi l’entraînement collectif, laissant entrevoir une éventuelle titularisation.

« Il faut lâcher les chevaux »

Face aux Brésiliennes (8e nation mondiale) qui n’ont fait qu’une bouchée du Panama (4-0), le charisme et l’expérience de Wendie Renard ne seraient pas de trop pour guider les Bleues qui ont montré leurs limites face aux Jamaïcaines. D’autant que la joueuse aux huit Ligues des champions est censée former la charnière centrale avec Elisa De Almeida. Cette dernière, en difficulté avec ses adducteurs, puis son mollet, a également repris l’entraînement et devrait être alignée. Parmi les bonnes nouvelles, la latérale Selma Bacha, touchée à une cheville depuis dix jours, a également fait son retour. Pièce maîtresse du système tactique d’Hervé Renard, qui le faisait jouer en défense, au milieu de terrain et en attaque, le joueur de l’Olympique Lyonnais a raté face à la Jamaïque.

Car au-delà de l’entrée ratée dans ce Mondial, c’est le manque de création et de confiance qui a frappé contre les joueurs antillais, contre qui les Bleus ont mis plus d’une demi-heure avant de se créer leur première occasion.  » C’est le début, on a dans notre groupe des jeunes qui vivent leur première coupe du monde, tempère la milieu de terrain Amel Majri.Même si vous avez de l’expérience, il peut arriver d’être pris par la question. »Le Rhodanien reconnaît néanmoins qu’il ne faut plus tergiverser :« On sait qu’on n’a pas le temps de débuter après 15-20 minutes de jeu, il faut rentrer tout de suite dans le match. On n’a pas le choix. Pour les prochaines rencontres, il faut lâcher les chevaux.»

L’intention est louable, mais il faudra faire preuve de plus d’automatismes au niveau offensif que lors du premier match, dimanche. Alignées pour la première fois dans l’axe, la doublette offensive Kadidiatou Diani-Eugénie Le Sommer n’est en effet pas parvenue à se retrouver. Les statistiques sont implacables : les deux joueurs n’ont envoyé qu’une seule passe chacun. Et aucun de leurs huit tirs, à eux deux, n’a franchi la ligne de but. En l’absence de Marie-Antoinette Katoto et Delphine Cascarino, deux valeurs sûres forfait, leur nouveau duo devra progresser rapidement si les Bleus veulent aller loin dans ce tournoi.

La physionomie du match sera heureusement bien différente face aux Brésiliens. Joueurs et concentrés sur l’offensive, contrairement aux Jamaïcains bien regroupés en défense, les Auriverde devraient laisser beaucoup plus d’espace dans lequel les Français auront l’occasion de s’engouffrer. « Nous sommes toujours en vie, nous pouvons toujours être les premiers», glisse Eugénie Le Sommer. En effet, une seule victoire suffit.