France : baisse « surprise » du taux de chômage au deuxième trimestre - 08/09/2024 à 12:35
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France : baisse « surprise » du taux de chômage au deuxième trimestre – 08/09/2024 à 12:35

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Une « petite surprise » de l’été sur le front du chômage : il a légèrement baissé en France à 7,3% au deuxième trimestre 2024 (AFP/Geoffroy VAN DER HASSELT)

Une « petite surprise » de l’été sur le front du chômage : il a légèrement baissé en France à 7,3% au deuxième trimestre 2024, a annoncé vendredi l’Insee, qui prévoyait un taux stable, mais la dégradation du climat de l’emploi en juillet conduit l’institut à la prudence pour la deuxième partie de l’année.

Ce taux de chômage, au sens du Bureau international du travail (BIT), harmonisé au niveau européen, a baissé de 0,2 point par rapport au premier trimestre et reste « légèrement supérieur à son point bas depuis 1982 » qui est de 7,1%, atteint au quatrième trimestre 2022 et au premier trimestre 2023, précise l’Institut national de la statistique.

Le nombre de chômeurs au sens du BIT, c’est-à-dire sans travail, immédiatement disponibles pour occuper un emploi et qui en recherchent un, a diminué de 40.000 et s’établit à 2,3 millions, selon l’enquête de l’Insee.

Calculé différemment, le nombre de demandeurs inscrits à France Travail, publié fin juillet, a lui aussi baissé sur le trimestre, de 0,4% pour la catégorie A, et de 0,2% en incluant l’activité réduite.

Evolution du taux de chômage selon le Bureau International du Travail (BIT) en France du 1er trimestre 2010 au 2e trimestre 2024 (AFP / Samuel BARBOSA)

La baisse du taux de chômage est « un peu une surprise » pour l’Insee, qui tablait sur une stabilité au deuxième trimestre dans sa dernière note de conjoncture, avant une possible remontée à 7,6% d’ici la fin de l’année, a déclaré à l’AFP Vladimir Passeron, chef du département emploi et revenus d’activité de l’Institut.

– Détérioration probable à venir –

En effet, « nous sommes dans une phase de ralentissement du marché du travail », souligne-t-il, rappelant que l’Insee a publié en début de semaine des chiffres sur l’emploi salarié qui a stagné au deuxième trimestre.

Fin juillet, les chefs d’entreprise ont fait état d’une nette dégradation du climat de l’emploi, notamment dans les services, conduisant l’Insee à redoubler de prudence pour le second semestre 2024.

« D’ici la fin de l’année, nous devrions assister à une hausse du chômage plutôt qu’à une baisse », a déclaré à l’AFP Eric Heyer, directeur du département Analyse et Prévisions de l’OFCE.

Pour augmenter les salaires qui n’ont pas suivi l’inflation, les entreprises vont devoir restreindre l’emploi pour maintenir leurs marges. « Cela signifie que pour une croissance donnée, il y aura moins d’emplois créés », explique l’économiste.

Au deuxième trimestre, l’indice mensuel des salaires de base publié vendredi par le ministère du Travail est en hausse de 2,9% sur un an, tandis que les prix à la consommation ont augmenté de 2% sur la même période.

Et contrairement au nombre de demandeurs d’emploi, le halo autour du chômage a légèrement augmenté au cours du trimestre, avec 1,9 million de personnes qui souhaitent un emploi mais ne sont pas considérées comme au chômage parce qu’elles n’en recherchent pas ou ne sont pas disponibles.

– Taux d’emploi à son plus haut niveau –

« Vous avez une baisse du chômage de 40.000 et une hausse du halo de 39.000 », constate Eric Heyer, pour qui on a en réalité une « fausse bonne baisse du chômage », car « ces gens qui sont dans le halo peuvent très vite retourner » au chômage.

Le taux d’emploi des 15-64 ans a atteint son plus haut niveau depuis que l’Insee le mesure en 1975, à 69%. Celui des 55-64 ans notamment, inférieur à la moyenne européenne et que le gouvernement cherche à relever avec la réforme des retraites, a augmenté de 0,4 point sur le trimestre et de 1,7 point sur un an.

« Cela est sans doute en partie lié à ce qu’on appelle l’effet d’horizon du relèvement de l’âge de départ à la retraite, puisque les entreprises intègrent dans leur comportement le fait de devoir garder les gens deux ans de plus », selon Nathalie Chusseau, économiste à l’université de Lille.

« Taux d’emploi au plus haut, chômage en baisse, croissance positive, exportations dynamiques : la France va dans la bonne direction », a déclaré le ministre démissionnaire de l’Economie Bruno Le Maire sur la chaîne X.

La hausse du taux d’emploi n’a pas entraîné de dégradation de la qualité des emplois, constate M. Passeron. En effet, le taux d’emploi permanent est supérieur de 0,4 point à celui d’il y a un an et de 1,1 point à celui d’avant la crise sanitaire.

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