Foule et émotion aux funérailles d’une petite fille tuée dans l’attentat de Southport
Gérard Truchon
La foule rassemblée le long des rues a applaudi le passage du petit cercueil blanc transportant la dépouille d’Alice da Silva Aguiar dans une calèche tirée par deux chevaux blancs.
Des proches et des responsables locaux ont assisté à une cérémonie religieuse avec les parents de la jeune fille dans une église catholique de la ville côtière traumatisée près de Liverpool.
Le public avait été invité à venir habillé en blanc, selon une tradition portugaise, la famille de la victime étant originaire de l’archipel de Madère.
Des rubans roses et des ballons ont été suspendus aux lampadaires tout au long du parcours du cortège funèbre.
La cérémonie, retransmise à l’extérieur par des haut-parleurs, comprenait des prières et des discours, dont celui de la directrice de l’école de filles, Jinnie Payne.
Au bord des larmes, elle la décrit comme une personne souriante, curieuse des autres et désireuse de jouer avec tous ses amis sans exclure personne : «Tu seras toujours dans nos coeurs« .
L’agression au couteau a eu lieu le 29 juillet lors d’un cours de danse sur le thème de Taylor Swift. Les deux autres victimes étaient Bebe King, six ans, et Elsie Dot Stancombe, sept ans, tandis que huit enfants et deux adultes qui tentaient de les protéger ont été blessés, tous ayant pu quitter l’hôpital.
Les parents de Bebe, Lauren et Ben King, ont déclaré dans un communiqué samedi que leur vie avait été « cassé » par la mort de leur fille « dans un acte d’une violence inimaginable. »
Ils ont révélé que leur fille aînée, Genie, a été témoin de l’attaque et a réussi à s’échapper.
Ce triple meurtre a été suivi d’une semaine de violences racistes et islamophobes à travers l’Angleterre et l’Irlande du Nord, alimentées par des agitateurs d’extrême droite au milieu de rumeurs en ligne sur le suspect, initialement décrit comme un demandeur d’asile musulman.
Il s’agit en fait d’un garçon de 17 ans, Axel Rudakubana, né à Cardiff, au Pays de Galles, dans une famille, selon les médias, originaire du Rwanda.
Ses motivations sont inconnues mais la piste terroriste n’a pas été retenue.
Les dernières violences remontent à lundi soir en Angleterre, un retour au calme sur fond de manifestations antiracistes et après plus de 700 arrestations d’émeutiers ou d’auteurs de messages en ligne incitant à la haine.