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forte accélération attendue de la méthanisation

Vue aérienne de méthaniseurs dans une exploitation agricole de Gévezé (Ille-et-Vilaine), le 11 octobre 2022.

Les méthaniseurs, grandes cuves cylindriques surmontées d’un dôme, produisent du biogaz par fermentation de matières organiques issues de déchets. Encore peu connus, ils vont se multiplier dans le futur.

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La capacité de production de gaz issu de la méthanisation devrait s’établir à 50 térawattheures par an (TWh/an) en 2030 en France, contre 12 fin 2023, a annoncé jeudi GRDF, principal distributeur national de gaz, filiale d’Engie. , le 4 avril, lors d’une conférence de presse. De 3 % fin 2023, la part du biogaz dans les réseaux passerait à 20 % en sept ans, réduisant d’autant la part du gaz fossile.

Les méthaniseurs transforment la matière organique en résidu appelé digestat, qui sert d’engrais naturel, et en biogaz. Ce dernier est épuré, transformé en biométhane, puis injecté dans le réseau. En moyenne, sur les cinq dernières années, 115 sites ont été raccordés au réseau de distribution ; 92 sont prévus pour 2024 et une cinquantaine en 2025.

Oppositions locales

«  Le tarif de rachat n’était pas approprié. Cela a ralenti le développement des projets. La situation s’est normalisée avec la révision de juin 2023 », précise Laurence Poirier-Dietz, directrice générale de GRDF. Un décret publié en juin 2023 a augmenté d’environ 12 % le prix payé aux producteurs de biométhane. Il a également adopté le principe de deux bilans annuels au lieu d’un auparavant.

Ces mesures ont permis de relancer le secteur. La méthanisation repose aujourd’hui essentiellement sur les agriculteurs. Seules ou en groupe, elles représentent plus de 80 % des 652 sites de production installés fin 2023. D’autres filières se développent pour valoriser les boues des stations d’épuration, les déchets en décharge ainsi que les biodéchets issus du tri sélectif. .

Autre facteur d’accélération, l’extension aux particuliers, le 1euh janvier 2024, de l’obligation de tri des déchets organiques, prévue par la loi anti-gaspillage de 2020. GRDF estime le potentiel de production de biométhane à partir de l’ensemble des biodéchets à 20 TWh/an.

La mise en place de certificats de production de biogaz (CPB) devrait également dynamiser le secteur. La publication, attendue cet été, du décret fixant les volumes de CPB que devront acheter les fournisseurs de gaz devrait déclencher de nouveaux projets, menés notamment par les énergéticiens comme Engie ou TotalEnergies (ex-Total).

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Un potentiel également évalué à 20 TWh/an par GRDF, et relatif aux grandes installations, suscitant parfois des oppositions locales. Par exemple, Corcoué-sur-Logne (Loire-Atlantique), dont le projet de méthaniseur géant a vu son autorisation refusée par la préfecture en décembre 2023 à la suite d’une enquête publique. Les habitants craignaient un trafic excessif de camions et des fuites susceptibles d’entraîner une pollution de l’air, de l’eau ou des sols.

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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