Arrivé en France en 2020, le jeu d’action séduit de plus en plus de joueurs. Mêlant énigmes, défis physiques et décor immersif, ce nouveau concept a tout pour séduire.
« Toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus fort ! », le slogan que connaissent par cœur les fans de Ford Boyard. Depuis le 29 juin, l’émission culte de France 2 a fait son grand retour sur les écrans pour sa 35e saison, de quoi donner envie aux plus téméraires d’affronter eux aussi les Maîtres du Temps à Fort Boyard Aventures, à Brétigny-sur-Orge (Essonne).
« Jeu d’action » officiel de la série, ce jeu immersif de 850 mètres carrés a ouvert ses portes en 2022 et accueille chaque année plus de 100 000 joueurs prêts à relever des défis. Dans la file d’attente, Maëva, 13 ans, est une grande fan de la série et connaît les missions comme sa poche :
« Il y a le musée, les énigmes, la salle de casino, mais ce que je préfère, c’est le test du cylindre ! » énumère la jeune fille.
Clés, indices, défis physiques… Les règles et les défis sont les mêmes que ceux de la série : pour atteindre la salle aux trésors et espérer récupérer le maximum de boyards en une heure de jeu, il faut faire preuve d’agilité et de réflexion. La seule différence est que cette fois-ci, il n’y a ni insectes ni animaux, le jeu d’action est ouvert à tous les publics. « C’est un soulagement car je suis agoraphobe ! », confie la maman de Maëva venue l’accompagner.
Le Père Fouras, agent secret ou super-héros
Le jeu d’action se démarque de son prédécesseur, l’escape game. Dans ce concept, on ne cherche plus à s’échapper d’une pièce, mais on relève des défis physiques et intellectuels pour marquer le maximum de points en un temps limité. Contrairement à l’escape game « qui se limite à des énigmes, le jeu d’action fait appel à la fois à la réflexion et à la force physique », explique Maxime, 34 ans, venu tenter l’aventure avec un groupe d’amis.
« Le jeu d’action crée de l’excitation, car on endosse un rôle pendant une heure. On s’évade tout en étant dans l’action », souligne le jeune homme.
Pour Loïs Delteil, directeur des opérations de Fort Boyard Aventures, le succès des jeux d’action repose aussi sur le concept d’immersion. « Les torches sur les murs, la petite musique en fond sonore ou encore les énigmes du Père Fouras… On est tout de suite plongé dans l’univers de Ford Boyard. Et c’est ce qui plaît aux gens. »
Mais la marque n’est pas la seule à surfer sur la vague du jeu d’action. Koezio, un jeu d’action situé à Cergy (Val d’Oise) fait également beaucoup parler de lui. Dans cette salle obscure aux lumières phosphorescentes, on évolue le long d’un parcours d’entraînement, parfois élevé à 12 mètres de haut, afin de devenir un « agent d’élite ». « On court, on rampe, on grimpe et en plus, on résout des énigmes », énumère Bilal en quittant le complexe.
« Ce que j’aime, c’est qu’on ressort de là épuisé. On a vraiment l’impression d’avoir fait un effort ! », confie ce sportif de 22 ans.
Trouver « un concept différent et original »
En 2020, le premier jeu d’action français débarque à Paris. Conçu par la société Team Break, Heroes Academy rassemble pas moins de sept salles dans un complexe de 400 m² destiné à faire de vous un véritable super-héros, grâce à une série d’épreuves physiques.
« L’idée était de s’éloigner de l’escape game traditionnel et de proposer à nos clients quelque chose de nouveau, jamais fait en France ! » explique Elisa Elbaz, fondatrice de la société Team Break.
Au moment du lancement de Heroes Academy, Team Break n’était pas à son apogée. Le studio a déjà lancé une campagne d’essai et compte déjà 15 structures de jeux spatiaux dans toute la France. Parmi les plus connues, l’escape game Koh Lanta, Prison Break ou encore Jurassic room. Mais, « le marché de l’escape game commençait à saturer, il fallait trouver un concept différent et original, cette fois plus axé sur l’action. C’est pour cela que le jeu d’action a finalement autant de succès », explique Elisa Elbaz.
Aujourd’hui, les acteurs sur le marché des jeux d’action sont de plus en plus nombreux : Team Break, Fort Boyard Aventures, Time Tripper, Koezio, Game Side ou encore Prison Island. Mais il n’existe pas de statistiques sur ce phénomène, encore trop récent. Une étude réalisée par le cabinet Xerfi sur les loisirs indoor prédit qu’à l’horizon 2025, les « escape rooms » ou escape games, « enregistreront les meilleurs taux de croissance annuels » par rapport aux autres salles de jeux indoor.
Un autre élément qui fait le succès du jeu d’action est son système de score. « La particularité de ce type de jeu est qu’il faut marquer des points à chaque épreuve. Donc, bien sûr, on a envie de revenir pour faire un meilleur score que les autres équipes ou tout simplement battre le nôtre », explique Clara, 27 ans, fan de jeux d’action.
Accompagnée de son groupe d’amis, la jeune femme de 25 ans se lance une fois par mois dans un jeu d’action et espère établir un nouveau record avec son équipe. « C’est un peu addictif au final ! On s’amuse entre amis et il faut faire preuve de cohésion », confie-t-elle.
Les marques parviennent ainsi à fidéliser leur clientèle. « À l’inverse, une fois qu’on fait un escape game, on ne revient généralement pas, puisqu’on connaît déjà le scénario », explique Loïs Delteil. Comptez entre 25 et 40 euros en moyenne pour une partie d’une heure environ.
« Ce n’est pas un prix qui me rebute. Je préfère payer cette somme et profiter des choses plus près de chez moi plutôt que de partir en voyage ! », estime Clara.
« Les jeux d’action ont un prix, c’est sûr, mais quand on s’amuse, on fait moins attention aux dépenses ! » ajoute-t-elle en riant.