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Formation du nouveau gouvernement : DANS LA DOULEUR – Lequotidien

Formation du nouveau gouvernement : DANS LA DOULEUR – Lequotidien

Jusqu’à hier soir, le gouvernement n’était pas annoncé, à l’exception de son chef. L’explication officieuse serait liée aux appétits de tous les membres de la coalition au pouvoir et de leurs alliés. Et ce n’était que la première équation.

Par Mohamed GUEYE – Pour un premier-né, il est compréhensible que le travail ait été difficile et l’accouchement difficile. Jusqu’à hier soir, les Sénégalais n’étaient pas bien informés sur la nature de leur gouvernement, ni sur le nombre de ses ministres. En réalité, dans l’état actuel des choses, depuis mardi 2 avril dernier, après la nomination du Premier ministre Ousmane Sonko, les esprits se sentaient de moins en moins rassurés. Et pour ajouter à l’inquiétude, depuis ce jour, il n’y a plus que deux membres du cabinet présidentiel, le chef de cabinet du président et le secrétaire général de la présidence, dont les noms ont été révélés. En privé, les membres du pouvoir et leurs proches déploraient que les batailles de positionnement soient à l’origine de tous les retards.

Des personnes bien informées sont allées jusqu’à faire état de graves disputes entre les deux chefs de l’exécutif, Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye. Au point que l’un des deux protagonistes aurait posé sa démission sur la table, pour calmer la chaleur. Le plus malheureux a été de voir la solidarité entre membres d’un même parti se briser à la perspective du partage des portefeuilles. Un des premiers alliés s’est plaint hier en privé : « Les habitants de Pastef sont les mêmes, sinon pires, que ceux d’Apr. Ils n’ont pas l’intention de donner quoi que ce soit aux autres tant qu’ils ne se sont pas aidés eux-mêmes. » Et même au sein du parti, les choses ne sont pas si faciles. Sur les réseaux sociaux, avant-hier, on lisait des échanges entre camarades « patriotes » où personne ne voulait rien abandonner sous aucun prétexte.

Un observateur a noté que les choses ne se déroulaient pas aussi bien que les dirigeants de Pastef l’espéraient avant leur arrivée au pouvoir. « Sonko avait déclaré avoir examiné leur programme et leur gouvernement plusieurs mois avant d’arriver au pouvoir. Là, ils sont entourés de l’appétit de tous ceux qui ont été proches d’eux.

La victoire aidant, les alliés de la 25e heure sont venus présenter leurs revendications. Karim Wade estime que sa performance n’a pas été négligeable lors de la victoire face à Amadou Ba. Et il ne voudrait pas être moins servi que Mimi Touré, entre autres. A moins qu’on le voie immédiatement renforcer les rangs de l’opposition.

Et il y a ceux à qui le parti Pastef serait redevable. D’où l’explication du maintien d’Oumar Samba Ba, longtemps secrétaire général de la présidence, qui revient à ce poste très stratégique. Un clin d’œil au « directeur de campagne caché de Bassirou Diomaye », à qui l’on doit des faveurs ? Par ailleurs, une fois que le gouvernement aura accouché, il faudra voir si les bénéficiaires auront su respecter l’engagement de respecter les mandats non cumulatifs. Une autre paire de manches aussi.
mgueye@lequotidien.sn

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