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Football et politique, le « cocktail signature » du leader nationaliste hongrois Viktor Orban

L’Euro de football vient de commencer et samedi, la Hongrie disputera son premier match contre la Suisse. Le leader d’extrême droite, Viktor Orban, rêve de faire de la sélection hongroise la vitrine de sa politique nationaliste.

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Le Premier ministre hongrois Viktor Orban lors d'un match de la Hongrie, lors de la Ligue des Nations de football, en Italie, le 7 juin 2022. (MIGUEL MEDINA / AFP)

En Hongrie, tous les regards seront tournés vers l’équipe nationale de football qui débutera l’Euro de football samedi 15 juin contre la Suisse, avec Viktor Orban comme premier supporter. Dès 1998, dès que l’ancien joueur professionnel a abandonné ses bottes pour la politique, Viktor Orban a placé le football au cœur d’une stratégie de soft power, dans le but de renforcer l’identité hongroise, nation qu’il considère historiquement « blanche et chrétienne ».

Un pays, Orban le répète chaque année lors de sa Conférence d’action politique conservatrice, qui ne fait pas bon ménage : «Si nous nous sommes divisés, c’est parce que nous avons accepté de nous mélanger. Mais nous ne voulons pas devenir une race mixte. C’est la grande bataille historique que nous menons : démographie, migration, genre« Ce sont les grands principes que Viktor Orban s’est efforcé de diffuser en utilisant le football comme outil de propagande.

Son gouvernement finance des clubs de minorités hongroises en Croatie, en Serbie et en Roumanie, mais avant cela, Viktor Orban a commencé en rénovant tous les stades du pays. Son gouvernement a alors créé un outil de défiscalisation qui a permis de récolter, en dix ans, près d’un milliard d’euros, de l’argent destiné principalement aux équipes de première division hongroise. Et 11 des 12 clubs d’élite sont aujourd’hui présidés par des membres affiliés au Fidesz, le parti nationaliste de Viktor Orban. « L’essence du football est similaire à celle de la politique. La question n’est pas de savoir où se trouve le ballon maintenant, mais où il sera. Et si tu comprends avant les autres, tu es le premier à agir et tu peux gagner« , selon Viktor Orban.

Sur le plan politique, la pensée politico-footballistique de Viktor Orban a plutôt bien porté ses fruits. Viktor Orban a été réélu en 2022. Et, même s’il espérait mieux, son parti est arrivé premier aux élections européennes du week-end dernier. Sur le plan sportif en revanche, on peut se poser la question, car l’idée d’Orban est bien sûr de faire revivre le mythe du « Magyars puissants« .

Cette équipe 100% hongroise, l’équipe de Ferenc Puskas, dont les exploits remontent aux années 1950. Cela commence à vieillir un peu et si la sélection hongroise progresse, elle participera demain à son troisième Euro consécutif. Elle n’a perdu que deux fois lors de ses 20 derniers matches. Si cela progresse, c’est avant tout grâce à quatre joueurs : Nego, Styles, Dardaï et Willi Orban. Ce dernier n’a aucun lien avec le leader nationaliste. Comme les autres, il est né à l’étranger et ne parle pas un mot de hongrois. Un paradoxe avec l’identité magyar dont rêve Viktor Orban, celle d’une société qui ne mélange pas.

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