FO et CFDT fixent leurs conditions pour la reprise du dialogue avec le gouvernement

« On a lancé le bal, mais on n’a pas dansé », a résumé Frédéric Souillot, à l’issue de son entretien avec le Premier ministre mardi en fin de journée. Friande de symboles, la secrétaire générale de Force ouvrière, qui a été la première des dirigeants des cinq principaux syndicats français à être reçue à Matignon entre mardi et mercredi, a remis à Elisabeth Borne un pin’s contre la réforme des retraites d’emblée. .
Le syndicaliste est d’abord revenu, tout comme le leader de la CFDT, Laurent Berger, qui lui a succédé en début de soirée, sur toutes les insuffisances de cette « loi » « injuste, brutale et illégitime » qui « supprime ou ne s’applique pas ». , cela n’a pas d’importance’.
Bataille juridique
Alors qu’une bataille juridique se profile , Laurent Berger a pour sa part prévenu qu’ « il serait inacceptable que le projet de loi du groupe Liot [pour un retour à 62 ans] ne pas être examiné par le Parlement car c’est la première fois que le Parlement peut s’exprimer sur le sujet », compte tenu de l’utilisation du 49.3 par le gouvernement. Frédéric Souillot a annoncé à cet égard qu’il devait rencontrer le président du groupe Liot ce mercredi matin sur l’objet.
Les deux syndicalistes ont également mis l’accent sur les salaires et le pouvoir d’achat. La « deuxième priorité » à côté de celle des retraites, pour Frédéric Souillot, « puisque l’inflation ne cesse de grimper ». Réclamant une augmentation « au moins [de] l’inflation », a-t-il plaidé pour y conditionner les aides aux entreprises. Laurent Berger lui-même a réclamé une « conditionnalité des aides publiques sur les allègements de cotisations pour qu’il n’y ait pas de niveau de qualification qui démarre sous les branches SMIC et réglemente les écarts de rémunération maximum ». .
Multilatéral en vue
Concernant l’ouverture de discussions avec le gouvernement au-delà de la réforme des retraites, le syndicaliste a également affirmé que la CFDT « jugera de la pertinence de la démarche engagée aujourd’hui dans un contexte tendu sur les documents et sur la méthode et les objectifs.
Question méthode, justement, Laurent Berger a « compris » qu’après les pourparlers bilatéraux qui se poursuivront la semaine prochaine avec le patronat, « il y aurait une multilatérale et que cette multilatérale ne serait pas concluante qu’il nous reste encore jusqu’en juillet ou je ne sais pas ». Dans le but de « construire un agenda social ». « Si c’est pour prendre des mesures ou aborder des sujets qui n’impacteraient pas la vie des travailleurs ou les impacteraient négativement, ce sera non », a-t-il dit.