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Florian Jouanny et Anaïs Vincent, un couple frustré après la première journée de vélo de route

Médaillé de bronze du contre-la-montre H2, Florian Jouanny était néanmoins déçu de sa course mercredi, tout comme sa partenaire Anaïs Vincent, seulement cinquième de la catégorie H3.

France Télévisions – Éditorial Sport

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Florian Jouanny lors du contre-la-montre H2 aux Jeux Paralympiques de Paris le 8 septembre 2024 à Clichy-sous-Bois. (SHUTTERSTOCK/SIPA / SIPA)

Pour les athlètes français, l’un des points forts de ces Jeux de Paris est la présence des proches au bord de la route. Pour Florian Jouanny et Anaïs Vincent, la situation était encore plus intense, puisque les deux paracyclistes français, partenaires de vie au quotidien, concouraient quasiment au même moment, mercredi 4 septembre, lors du contre-la-montre de Clichy-sous-Bois. L’aboutissement d’une longue préparation commune, pour ce couple né grâce au handbike.

Tout a commencé avec l’accident d’escalade d’Anaïs Vincent en mars 2021, victime d’une lésion de la moelle épinière. Athlète émérite, la Drômoise s’est ensuite mise au vélo à main, inspirée par un certain Florian Jouanny, triple médaillé à Tokyo (or en course en ligne, argent en relais mixte, bronze en contre-la-montre). Très vite, le coup de foudre a suivi les coups de pédales, et les deux paracyclistes se sont associés dans leur quête de médailles à Paris.

« Nous étions à l’Alpe d’Huez avec Anaïs ces trois dernières semaines, nous avons augmenté l’intensité et avons planifié notre pic de forme pour la première semaine de septembre »Florian Jouanny nous l’expliquait mi-août. A ses côtés, Anaïs Vincent ajoutait : « Le sentiment principal à quelques jours du début des Jeux, c’est l’excitation ! J’ai la chance d’avoir été sélectionné en équipe de France. J’ai envie de bien faire. Et le fait de les vivre aux côtés de Florian ajoute quelque chose. »

D’autant plus que les deux âmes sœurs du handbike font toutes deux partie de l’équipe de France de relais mixte, même si elles ne pourront pas courir ensemble, précise Anaïs Vincent : « Pour le relais, l’équipe est composée de trois coureurs en fonction des catégories de handicap. Florian et moi valons le même nombre de points. Et aujourd’hui, comme il est plus fort, c’est lui qui est retenu, je suis le remplaçant. »

Il n’en demeure pas moins que Florian Jouanny et Anaïs Vincent abordent ensemble cette rencontre cruciale, ce qui ne peut que les renforcer, de leur propre aveu. « C’est un plus de tout partager avec elle, on s’entraîne ensemble. On vit pour le vélo, c’est encore mieux de le faire ensemble. On était ensemble avec Anaïs jusqu’à l’échauffement ce matin… »savourait le médaillé de bronze du jour au contre-la-montre H2, impatient de découvrir le résultat de son compagnon, espérant ainsi atténuer sa déception personnelle.

« Je ne suis pas venu pour le bronze, mais c’est comme ça, j’ai tout donné. J’essaierai de faire mieux que ça demain… Il y a pas mal de virages dangereux, j’ai peut-être été un peu trop prudent aussi. Mais c’était pareil pour tout le monde. Il faudra se remobiliser, demain est un autre jour. Je vais aller chercher mieux. »a avoué Florian Jouanny, ne sachant pas encore que sa compagne dirait la même chose quelques minutes plus tard.

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« Je suis évidemment déçu du résultat. Je n’étais pas en grande forme, il y a de la fatigue accumulée avec toute cette ambiance, la pression de l’organisation que je ne connaissais pas, je découvre les Jeux »soupira Anaïs Vincent, cinquième de sa catégorie pour sa première participation aux Jeux, et aussi déçue pour elle-même que pour Florian : « Je savais qu’il était troisième, on en parlera ensemble. On a tous les deux fait des erreurs, il faudra élever notre niveau de jeu demain. (rires)L’avantage c’est qu’on va pouvoir se remobiliser en binôme et se soutenir mutuellement. »

Car si la chance ne leur a pas souri dans le contre-la-montre, Anaïs Vincent et Florian Jouanny comptent bien remettre les pendules à l’heure jeudi, dans les courses en ligne. Leur avantage, dans cet objectif, est d’affronter cette déception ensemble, une fois la course terminée, et jusqu’au village olympique. « C’est une source de partage et de motivation, surtout dans les moments les plus difficiles. »« Je suis très fière de moi et je suis fière de moi », a déclaré la Française avant les Jeux. En espérant que chacun trouvera les mots pour remotiver l’autre pour la prochaine course, et vivre une fin plus heureuse.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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