Son métier, c’est l’humour. Pour son premier film, Florent Bernard ne pouvait réaliser autre chose qu’une comédie. Lorsqu’en 2018, il s’adresse pour la première fois aux producteurs avec son idée de « road movie » en Bourgogne, c’est une comédie familiale qu’il avait en tête. « Il y a eu beaucoup de films sur la séparation et les familles en crise, mais je ne pouvais pas m’y identifier. Je voulais faire un film sincère, avec des problèmes réels et ne pas les passer sous le tapis, mais plutôt en rire à travers le prisme de la comédie. »
Revenir à ce genre très médiatisé est une problématique que Florent Bernard prend au sérieux : « Le terme « comédie dramatique » peut être utilisé pour mon film, mais c’est un terme qui me dérange un peu. On a tout de suite eu en tête un drame avec 2-3 blagues, j’avais envie de faire une vraie comédie, un film où on rit avec de vrais moments de rire. C’est un ton que j’aime et que je vois rarement en France. »
Avec « Nous, les Leroy », Florent Bernard revient dans sa Bourgogne natale : « C’est là que j’ai grandi. Quand je parle de Bourgogne, ce sont les zones commerçantes. Ces décors de zones sont magnifiques, c’est comme le Far West. » L’histoire est inventée, mais celui qui se fait appeler FloBert l’avoue : « Je m’inspire des gens que je connais pour les dialogues. C’est un peu cliché de le dire, mais il y a moi dans chaque personnage du film. J’ai des choses en commun avec mon père et ma mère. »
« Avoir Charlotte Gainsbourg, pour moi, c’était impossible ! »
Pour le casting, Florent Bernard est allé voir les producteurs : « Je leur ai dit : « Pour la maman ce qui serait génial c’est une actrice comme Charlotte Gainsbourg » pour moi c’était impossible ! » A cette époque, les producteurs travaillaient sur le documentaire « Jane by Charlotte » réalisé par l’actrice elle-même. Ils ont été en contact direct avec cette dernière et n’ont pas hésité à partager avec elle le scénario du jeune cinéaste de 32 ans.
On a tout à coup pensé à José Garcia, et c’était une évidence.
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Charlotte Gainsbourg est rapidement arrivée sur le projet. « Elle a donné son avis sur le scénario et nous avons travaillé main dans la main. J’improvise beaucoup en amont et c’est comme ça que j’écris. Je veux travailler avec des acteurs. »
Le rôle du père a trouvé son interprète plus tard : « On a tout à coup pensé à José Garcia, et c’était une évidence. J’ai réécrit le personnage pour le rendre réel et plus dur car José et son sourire captivent le public d’un seul coup. Le film a beaucoup gagné de sa présence, lui permettant d’aller plus loin dans la sincérité. »
Premier film pour un habitué du cinéma
Aux commandes pour la première fois, Florent Bernard n’est pas impressionné : « Ils faisaient tous les deux de la comédie et du drame. Ils vont loin dans les rôles, je n’ai pas hésité à être exigeant avec eux. Ils étaient de grands collaborateurs. »
En salles le 10 avril, « Nous, les Leroy » est une comédie familiale sincère et sans cliché. Les dialogues épicés illustrent le talent évident de Florent Bernard pour l’écriture. Régulièrement sollicité pour son travail, il est l’auteur de nombreux projets comme les séries « Bloqués » (2016), « La Flamme » (2019) ou « Le Flambeau » (2022).
Sa carrière de cinéaste débute sur Internet en 2010, alors qu’il est stagiaire-monteur du « Golden Show » aux côtés de Monsieur Poulpe et Davy Mourier. Aujourd’hui, Florent Bernard ne délaisse pas ses racines et continue de produire sur le web avec son podcast audio « Floodcast » qu’il anime avec Adrien Ménielle : « C’est un gars que j’adore et qui peut me tuer de rire. »
Son prochain défi, collaborer une nouvelle fois avec Sébastien Vaniček (après Vermin, sorti en 2023) pour le spin-off de la saga horrifique « Evil Dead ». Un genre bien éloigné de la comédie, dans lequel Florent Bernard excelle encore.
