LETTRE DE ROME
L’objet est devenu le symbole de la transformation des centres-villes européens provoquée par les excès du tourisme. L’une des villes les plus visitées du continent a décidé de les faire disparaître du paysage. Mardi 12 novembre, la maire de Florence, Sara Funaro (centre gauche), a annoncé l’interdiction, à partir de 2025, des boîtes à clés marquant les appartements utilisés pour la location de courte durée.
Equipés de codes et installés à l’entrée des immeubles, ces dispositifs permettent aux utilisateurs de plateformes, comme Airbnb ou Booking, d’avoir accès à leurs locations en l’absence des propriétaires. Leur multiplication sur les murs des villes est devenue l’un des symptômes du surtourisme, signalant à la fois le dépeuplement des centres historiques et les tensions sur le marché immobilier, deux phénomènes devenus courants dans les grandes destinations touristiques d’Europe et au-delà.
La décision du maire, élu en juin, intervient quelques jours après que des militants de l’association Salviamo Firenze (« sauvons Florence ») ont apposé des autocollants rouges sur les boîtes à clés de la ville, les rendant symboliquement plus difficiles à utiliser. Elle devrait conduire à l’interdiction de ces objets au sein des quartiers de Florence protégés par l’Unesco, une zone d’environ 2 kilomètres de rayon correspondant au centre historique. La mesure revêt également une importance particulière alors que Florence se prépare à accueillir les 25 et 26 novembre la réunion interministérielle du G7 sur le tourisme, présidée par l’Italie en 2024.
Registre de présence
L’interdiction des boîtes à clés appréciées des propriétaires de biens en location courte apparaît dans un plan d’action intitulé « Tourisme durable et ville vivable » contre les nuisances liées au tourisme et qui comprend également l’interdiction de l’utilisation des voiturettes de golf en ville. Ces véhicules, apparus dans les villes italiennes, servent à transporter les touristes et leurs bagages dans les rues étroites des centres historiques, déformant ainsi leur environnement. Dario Nardella, le prédécesseur de Sara Funaro à la mairie de Florence, avait déjà introduit en octobre 2023 une nouvelle réglementation interdisant la commercialisation de nouvelles locations de courte durée dans le centre historique de la ville.
Dans ce même esprit, la municipalité de Florence a approuvé un plan visant à limiter l’ouverture de nouveaux commerces et de nouveaux restaurants dans 42 rues et places du centre afin de préserver les activités historiques, nécessaires à la survie même de la culture urbaine de la Toscane. capital. Comme à Barcelone, où la thématique est devenue structurelle et où la municipalité a décidé la disparition des meublés de tourisme d’ici 2029, comme à Majorque ou en Grèce, des tensions autour de la question touristique sont apparues dans toute l’Italie depuis la reprise post-Covid. . En 2023, le pays a en effet observé la plus forte fréquentation jamais mesurée, avec 134 millions de visiteurs, soit 3 millions de plus qu’en 2019, avant la pandémie. Le tourisme est également l’un des principaux facteurs de maintien de la croissance italienne.
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