Fitch approuve la restructuration de la dette de Casino

Ce sera le 24 mai à la fin au plus tôt, et non le 22 comme plusieurs médias l’ont écrit. Mardi Casino a reporté au 23 avril la fin de la période de consultation de ses créanciers sur les projets Daniel Kretinsky et Teract, ouverte le 24 avril. Le conseil d’administration de Casino examinera alors les réponses des banques et des obligataires et décidera de demander ou non la Tribunal de commerce de Paris pour désigner un conciliateur.
La conciliation semble être le scénario le plus probable. Tout Paris cite le nom de Marc Sénéchal. « C’est le Mbappé de la conciliation » tranche un proche du dossier. L’agence Fitch retient, elle, dès ce mercredi que Casino a procédé à la désignation « de conseillers financiers (le cabinet Kroll, ndlr) et de conseillers juridiques pour faciliter la discussion avec ses créanciers tout en explorant ses différentes options stratégiques ». « Nous pensons que cela conduira à une forme de restructuration de la dette », poursuit l’agence de notation dans le communiqué de mercredi. En conséquence, Fitch a abaissé la note de Casino de CCC- à CC, niveau correspondant à un « risque de défaut significatif ».
Plus de 6 milliards de dettes
Le 9 mai, S&P, une autre agence de notation, a abaissé la note principale de Casino – de « CCC+ » à « CCC- » – et a menacé d’une nouvelle dégradation en raison de « la probabilité croissante d’un défaut », en l’absence d' »évolutions favorables ». . Le distributeur a une dette de 6,4 milliards d’euros, dont 4,5 milliards pour sa filiale française. Sa maison mère Rallye, qui est passée par la case sauvegarde, a une dette de trois milliards. Jean-Charles Naouri, le PDG de Casino détient le groupe via Rallye qui détient 51% de son capital.
Fitch ne considère dans son analyse que l’offre du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, deuxième actionnaire de Casino, qui proposait le 24 avril d’injecter 750 millions d’euros via une augmentation de capital réservée de plus de 1,1 milliard d’euros. euros au total auquel participerait Fimalac, le troisième actionnaire.
Teract regroupe la coopérative In Vivo, qui détient la majorité de l’entreprise grâce à l’apport de ses jardineries, le franchisé Casino Moez-Alexandre Zouari, Xavier Niel et Matthieu Pigasse. Ce consortium propose un rapprochement avec Casino France, la création d’une centrale d’achat dédiée aux produits frais et la concession des rayons fruits et légumes de Monoprix et autres Franprix à Teract sur le modèle de Grand Frais. Casino resterait majoritaire.
Dissension
Dans Vivo, Zouari, Niel et Pigasse évoquent un apport en argent frais de 500 millions. In Vivo et Intermarché, qui ont conclu le « deal » pour la reprise du 180 Géant et Supermarché Casino, ont promis à eux seuls 300 millions. Reste à trouver 200 millions supplémentaires, voire plus si le projet s’oriente vers un rachat immédiat de Casino France. Fitch dit que le projet de Teract « n’a pas été inclus dans son analyse en raison d’incertitudes concernant la forme (qu’il prendrait) d’exécution ».
Des centaines de contrats, voire des milliers si l’on compte le réseau local de Casino France, devraient être signés pour les concessions. Le référencement de produits frais de qualité prendra du temps, leur mise en rayon encore plus. Mais la question la plus urgente est l’apport des 200 millions d’euros supplémentaires promis. In Vivo, par la voix de son directeur général Thierry Blandinières, multiplie les appels à ses partenaires, qui estiment que la coopérative, majoritaire en Teract pourrait faire un effort supplémentaire.
Le site BFMTV évoquait mercredi la possibilité pour le trio Zouari-Niel-Pigasse de créer une nouvelle structure dans laquelle il investirait pour compléter l’offre Teract, voire contrer l’offre de Daniel Kretinsky. Le projet n’est pas confirmé. Son évocation met en lumière les dissensions qui existent dans le camp de Teract et le manque de moyens du célèbre chevalier blanc de Casino. Pour l’instant.