Vous ne trouverez plus de smartphones neufs vendus avec un chargeur – sauf promotions temporaires – à partir du 28 décembre : la raison est réglementaire, mais aussi logistique.
Depuis le 28 décembre, on ne devrait plus trouver de chargeur dans la boîte d’un nouveau smartphone. Après les écouteurs, les blocs de recharge sont en passe de disparaître de la gamme d’accessoires fournis par défaut avec les téléphones. Si Apple avait lancé le mouvement dans un but présenté comme « écologique », il a ensuite été suivi par d’autres constructeurs, comme Samsung, Google, OnePlus, et tout récemment Xiaomi. La marque chinoise lancée en septembre dernier » ses tout premiers smartphones sans chargeur », les 14T et 14T Pro.
Et ce n’est pas surprenant : la disparition de la « vente liée » du téléphone avec son accessoire de recharge est en passe de se généraliser. : un changement qui résulte en partie – et en partie seulement – de la transposition en droit français de la directive dite USB-C de 2022, par l’ordonnance et le décret de décembre 2023.
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En théorie, le choix avec ou sans chargeur
Que changent ces textes ? Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la nouvelle réglementation n’impose pas la vente de smartphones sans chargeur. Mais cela nécessite que les consommateurs aient le choix entre acheter le smartphone avec un chargeur ou acheter le smartphone sans bloc de chargement.
Car tout l’objectif du texte, qui impose le port USB-C sur tous les téléphones, est de limiter le nombre de chargeurs dans nos tiroirs. L’idée ? Permettre aux consommateurs de ne pas avoir à commander une alimentation électrique, s’ils en possèdent déjà une, ce qui réduira nos déchets électroniques.
Concrètement, les vendeurs de (nouveaux) smartphones pourront, pour les appareils mis sur le marché français après le 28 décembre :
- proposer des smartphones sans chargeur, en l’indiquant clairement sur l’emballage et sur le site de vente en ligne, avec pictogrammes à l’appui ;
- proposer des appareils avec chargeurs (ce qu’on appelle la vente liée) ; pictogramme également à l’appui ;
- proposer la vente de chargeur seul.
Ceci afin d’éviter que le consommateur ne se retrouve avec un smartphone sans bloc de chargement ou sans chargeur adéquat, si le téléphone est fourni sans bloc de chargement. « CC’est un peu la voiture télécommandée qu’on reçoit à Noël, mais qui n’a pas de piles. Là, il faut que ce soit clair pour le consommateur, s’il a besoin d’acheter le chargeur, il doit pouvoir l’ajouter directement au panier s’il le souhaite. Ou s’il a déjà trois ou quatre chargeurs dans les tiroirs chez lui, il n’en a pas besoin, il ne les achète pas », résume Olivier Vongxay, Mobile Business Manager chez Asus France.
En pratique : des smartphones sans chargeur, et le chargeur en supplément
Mais en réalité, les consommateurs devraient se trouver face à deux options : soit acheter leur smartphone sans chargeur, soit acheter le même smartphone et ensuite un accessoire, le chargeur, moyennant un supplément.
La majorité des industriels interrogés nous ont expliqué que pour des raisons de processus industriels et de logistique, il ne devrait plus y avoir de vente liée. Seuls deux packagings et non trois seront prévus : un pour le smartphone vendu seul, et l’autre pour le chargeur. Exit la fameuse box où les deux étaient présents, même s’il est possible que des offres temporaires proposent le smartphone avec son chargeur pour une durée limitée.
Ce qui veut dire qu’il n’y aura pas qu’un seul carton comme c’était encore le cas aujourd’hui pour certaines marques, mais deux cartons, et peut-être deux envois, lors de l’achat d’un smartphone avec chargeur. Résultat, il devrait y avoir du carton supplémentaire, en cas d’achat du combo smartphone et alimentation : un point que le législateur n’avait pas forcément anticipé, mais qui sera certainement un moindre mal par rapport à la présence systématique d’un chargeur dans les cartons des smartphones.
Chez Oppo France, David Chauvaud, chef de produit marketing, confirme que « toutes les boîtes sont expédiées sans chargeur, ce qui réduit efficacement la taille des emballages et des produits, ainsi que la quantité de palettes envoyées « .
Dans cette équation, le consommateur est-il le gagnant ?
Sans chargeur, le consommateur peut-il espérer payer moins cher son smartphone ? Pas vraiment. » On peut dire que puisque l’on supprime un élément, cela coûtera moins cher. Mais ce n’est pas ainsi que les calculs sont effectués. Ce n’est pas le chargeur en boîte qui impacte réellement le prix du produit », nous explique Guillaume Berlemont, directeur marketing France de Xiaomi.
» Dans la fabrication d’un smartphone, le chargeur représente un coût minime », ajoute-t-il, reconnaissant que si la mesure va dans le sens de l’histoire – la protection de l’environnement – la marque « perd un avantage commercial : le fait de pouvoir intégrer un chargeur spécifique pour une recharge rapide »… en raison de la directive, mais surtout des exigences logistiques des fabricants de smartphones.
Et le consommateur ? « Il perd aussi un petit avantage d’avoir un nouveau chargeur dans sa boite », poursuit le responsable marketing de Xiaomi – un chargeur souvent plus rapide, pour lequel il devra désormais payer un supplément. Ce surplus qui pèse sur le porte-monnaie devrait pousser certains à renoncer à cet achat supplémentaire… de quoi réduire, au final, l’achat et le nombre de bornes de recharge ?
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