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financer une campagne d’urgence, « un travail énorme » et un casse-tête pour les candidats et les partis politiques

Les six mois habituels pour financer une campagne législative sont limités à trois semaines pour ces élections anticipées, après la dissolution de l’Assemblée nationale. Face à l’urgence, « on se serre les coudes », affirme un candidat.

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La campagne électorale est particulièrement courte, d'ici le 30 juin et le premier tour des élections législatives anticipées.  (Photo d'illustration) (RICCARDO MILANI / HANS LUCAS via AFP)

Organisez une campagne électorale en seulement trois semaines. C’est l’enjeu des différents partis politiques, après la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron et la tenue de nouvelles élections législatives les 30 juin et 7 juillet. Chaque camp s’organise pour présenter des candidats et tenter d’obtenir une majorité au Parlement. , mais un nouveau casse-tête les attend : celui du financement. Il faut ouvrir des comptes de campagne, trouver de l’argent, tout cela dans un délai très court, alors même que la campagne européenne vient à peine de se terminer : une situation sans précédent.

Jean-Philippe Vachia, président de la Commission nationale des comptes de campagne et du financement politique (CNCCFP), reconnaît l’urgence de cette première campagne législative : « Habituellement, la durée du financement est de six mois. Ici, c’est trois semaines. La première urgence pour le candidat est de trouver un mandataire, la personne ou l’association qui détiendra le compte de campagne. Deuxièmement, le représentant du candidat doit immédiatement ouvrir un compte de dépôt dans une banque. Mais pour cela, il ne lui reste que quelques jours.

« Les banques doivent vraiment se mettre en état de fonctionner pour répondre aux demandes des candidats. »

Jean-Philippe Vachia, président de la CNCCFP

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C’est sur ce point que Jean-Phillipe Vachia exprime son « grande inquiétude » : « Les banques doivent faire preuve de diligence dans l’ouverture des comptes bancaires. Dans le cas contraire, les candidats se retrouveront dans une situation très fâcheuse puisque nous, lorsque le compte de campagne nous est soumis pour vérification, nous exigeons qu’ils présentent les relevés bancaires du compte qui a On alerte les candidats et on alerte aussi les banques. Il faut vraiment qu’elles se mobilisent pour satisfaire les demandes des candidats.

Jean-Philippe Vachia rappelle également les trois sources de financement d’une campagne : un prêt auprès d’une banque (et là aussi, il y a urgence), des dons de partis politiques ou de dépenses partagées (tracts, affiches, etc.), ou encore des dons de particuliers, limité à 4 600 euros par personne physique. Pour éclairer ceux qui souhaiteraient se lancer dans ces élections législatives anticipées, un « Guide des candidats et élus, élections législatives particulières » a été réalisé par la CNCCFP.

« Je dissout l’Assemblée nationale ce soir. » Lorsqu’elle a entendu Emmanuel Macron annoncer des élections législatives anticipées, Audrey Dufeu, 44 ans, n’a pas réfléchi longtemps : elle voulait se présenter. Cet ancien député du 8 e circonscription de Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique, a été battue en 2022 par une candidate LFI-Nupes après un mandat élu dans la majorité présidentielle entre 2017 et 2022. Elle décide d’être à nouveau candidate, pour « bloquer les extrêmes » en appelant à un rassemblement « de la gauche, du centre et de la droite locale » derrière elle.

Mais il est impossible de faire campagne sans argent. « La dernière fois, je n’étais pas censé dépenser plus de 36 000 euros sur une longue période. Ici, sur une courte période, j’estime environ 15 000 euros. 000 euros dépensés pour ma campagne. Je n’ai pas les fonds nécessaires, personnellement, pour engager une telle somme. Pas le temps de contracter un emprunt, alors « on reste ensemble ». Audrey Dufeu est alors soutenue par ses proches qui lui font des dons : «C’est vraiment une campagne familiale : c’est ma famille, c’est mon partenaire, c’est un oncle, un cousin… »

Grâce à ses deux précédentes campagnes, l’ancienne députée possède les codes et connaît les démarches administratives à effectuer. Et elle a de fortes chances de dépasser les 5 % des voix et que tous les frais engagés soient remboursés. Mais elle pense quand même à d’autres candidats, non sortants ou moins expérimentés : « Je pense que c’est injuste de ne pas permettre à chacun de financer sa campagne, sans un niveau de vie qui lui permette d’avancer les frais et de prendre le risque de perdre cet argent. C’est assez limitant. »

« Nous n’avons pas le temps de former des trésoriers partout. »

Nour Durand-Raucher, co-trésorière des Écologistes-EELV

sur franceinfo

La dissolution a également plongé les partis politiques dans « urgence totale »comme les Écologistes-EELV, raconte Nour Durand-Raucher, co-trésorière du parti : « Trois semaines pour faire campagne, c’est une énorme quantité de travail ». Une situation qu’il a « Heureusement » attendu à partir de 2022, lorsque le président n’aura pas obtenu la majorité absolue : « Nous avons pris des mesures pour sauver et nous permettre de faire face à une éventuelle dissolution. » Pour gagner du temps à trois semaines des élections législatives anticipées, « modèles typiques » les formulaires et autres charges administratives sont répartis. « Les candidats doivent simplement s’adapter, car nous n’avons pas le temps de former des trésoriers dans chaque localité »justifie l’élu parisien.

Un blitz signifie moins de coûts encourus. De quoi soulager Nour Durand-Raucher : « Nous n’irons pas jusqu’au plafond des dépenses puisque nous n’aurons pas du tout le temps de tenir une grande réunion dans chaque circonscription. » Pourtant, les prochaines semaines s’annoncent intenses : « Ô Nous nous retrouvons obligés d’achever les élections européennes, de relancer une campagne tout de suite, donc avec un travail considérable et une intensité qui ne cessera pas tout au long. »

Concrètement, tune coûte pas de campagne législative, « en moyenne, environ 30 000 euros par candidat » chez les Verts. La centaine de candidats investis pour ces législatives anticipées pourrait donc coûter aux écologistes près d’un million d’euros, sachant que ce sont les fédérations régionales qui distribuent l’argent aux candidats. Il faut alors faire preuve de stratégie : pour des circonscriptions charnières, gagnables et donc remboursables, il n’y a aucun risque donc il faut « tout donner »mais pour « demandes de témoignage » dans les circonscriptions difficiles, pas question de dépenser beaucoup, autour « 5 000 euros »car les 5% ne sont pas assurés.

D’autres, comme le Parti animaliste, ont capitulé dès l’annonce de la dissolution, ignorant ces élections législatives anticipées. « en ce qui concerne les conditions matérielles » de leur organisation, selon un communiqué publié le X. Le parti perdra donc son financement public à partir de l’année prochaine, celui-ci étant déterminé par les résultats des élections législatives. Le Parti animaliste fait appel aux dons des militants pour survivre financièrement.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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